LeMatin : En plus d'entamer la campagne des éliminatoires de la Coupe du monde, les Lions de l'Atlas tenteront de mettre fin à une décennie d'impuissance face à l'adversaire gabonais. Au-delà des trois points, une victoire du Maroc serait un message fort adressé aussi bien au public qu'aux autres sélections, à trois mois du début de la CAN 2017. La sélection nationale entame samedi les choses sérieuses, avec la première journée du groupe C, dans le cadre des éliminatoires de la Coupe du monde, Russie 2018. Face au Gabon, la tâche des Lions de l'Atlas est loin d'être une partie de plaisir. Les trois points d'une victoire à Franceville, dans un groupe qui compte le champion d'Afrique ivoirien et le Mali, sont loin d'être la seule motivation. Les hommes d'Hervé Renard devront, en effet, mettre fin à une décennie sans victoire face à cet adversaire redoutable. Selon le site des statistiques du football «Rsssf.com», le Maroc a disputé au total 14 matchs face aux Panthères, avec huit victoires, cinq défaites et un match nul. Mais si le registre des Lions de l'Atlas ne compte aucune défaite dans les matchs amicaux, il faut en revanche remonter à juin 2003 pour trouver trace d'une victoire officielle sur le Gabon. À l'époque, Moha El Yaâcoubi et Jawad Zaïri avaient permis aux troupes de Badou Ezaki de s'imposer à Rabat, quelques mois avant de disputer une CAN 2004 mémorable. Près de trois ans plus tard, en novembre 2006, les coéquipiers de Bouchaïb El Moubarki avaient passé un savon (6-0) aux Gabonais. À l'époque, personne n'aurait eu l'audace de prédire une période de disette de 10 ans, assortie de changements à la tête du staff technique, qui ont envoyé le Maroc au fin fond du classement africain et mondial. Roger Lemerre conspué, le quartet muet Ironie du sort, les matchs face au Gabon ont toujours été déterminants dans les parcours des différents sélectionneurs nationaux. Depuis cette large victoire en 2006 sous la direction de M'hammed Fakhir, les matchs du Maroc face au Gabon ont toujours connu un sélectionneur différent. En mars 2009, la sélection nationale faisait son grand retour au Complexe Mohammed V à Casablanca, avec une première sortie sous les commandes de Roger Lemerre, engagé moins d'un an auparavant. Le match, qui devait lancer la campagne des éliminatoires de la Coupe du monde 2010, est un véritable fiasco, tant sur le tableau d'affichage (défaite 1-2) que sur le rectangle vert. À tel point que le public casablancais, écœuré par le manque de réactivité des joueurs, jette sa colère et une pluie de bouteilles vides sur le technicien français lorsque ce dernier tente de regagner les vestiaires. Trois mois plus tard, Lemerre est remercié pour «rendement insuffisant» et une petite guéguerre l'oppose à la FRMF autour de ses émoluments. S'ensuit ce que beaucoup estiment être la pire période du passé récent des Lions de l'Atlas, avec la nomination de quatre techniciens nationaux au poste de sélectionneur. Jamal Sellami, Hassan Moumen, Houcine Ammouta et Abdelghani Bennaciri ont la mission difficile de redresser la barre, mais «la formule à quatre» (appelée ainsi ironiquement par une grande partie du public) ne peut que constater les dégâts lorsque le Gabon s'impose (3-1) en octobre 2009. Le début de la fin de l'ère Gerets