Depuis quelques mois, il est un fait indéniable, l'ensemble des marocains attendait avec impatience l'élection du nouveau président de la FRMF et avec elle la nomination du sélectionneur national. Le choix est finalement tombé sur Baddou Zaki, et le match s'est apparemment joué entre lui, Giovanni Trapattoni et Dick Advocaat. L'italien et le hollandais n'auraient apparemment pas convaincus Faouzi Lakjaa et seraient par conséquent retourné chez eux bredouille. D'autant plus que les deux entraineurs européens ne semblent pas avoir les critères requis pour occuper ce poste vacant il y a encore deux jours. Trapattoni a sans doute une grande expérience, mais l'homme est âgé de 75 ans. Comment peut-on lui confier une équipe nationale aussi difficile à gérer et avec elle un contrat de quatre ans avec des objectifs difficiles à atteindre. Dick Advocaat dispose lui aussi d'une grande expérience, que ce soit au niveau européen ou mondial. En revanche, ce qui joue en sa défaveur, c'est sa grande instabilité. Entre 2002 et 2013, il a été à la tête d'une dizaine d'équipes ou de sélections, le hollandais peut abandonner le navire à tout moment. Le choix de Baddou Zaki peut être interprété de différentes manières. Mais s'il est un point qui joue en la faveur du nouvel entraineur, c'est sa connaissance du football marocain. Au vu du timing, et au vu de l'approche d'une Coupe d'Afrique des Nations qui se joue au pays dans quelques mois, le choix de Baddou Zaki était sans doute le plus judicieux, du moins parmi les candidats auditionnés. On aurait tout de même du mal à imaginer Dick Advocaat ou encore Giovanni Trapattoni s'acclimater en si peu de temps avec l'ambiance du football marocain, ou encore avec les spécificités africaines. Les deux hommes ne connaissent rien de la Botola, ni des joueurs marocains évoluant à l'étranger. La suite, nous la connaissons…Ils auraient sans doute pris plusieurs mois à choisir les joueurs qui constitueraient l'ossature de l'équipe nationale. Des mois dont ils ne disposent pas au vu de l'approche de la compétition continentale. Il est un point dont peu de personnes parlent, spécialement les supporters condamnant la nomination de l'actuel sélectionneur. Le Maroc ne s'est en effet plus qualifié au deuxième tour d'une compétition continentale depuis la CAN 2004. Pendant cette CAN c'est Baddou Zaki qui était aux commandes. Mieux encore, le Maroc n'a jamais été aussi proche d'une qualification à la phase finale d'une coupe du Monde depuis que Baddou Zaki était à la tête des Lions de l'Atlas. Le fait est qu'on ne laisse jamais le temps aux nouveaux sélectionneurs de travailler. A chaque fois, c'est la même histoire. On ramène un sélectionneur que tout le monde voit comme le messie, et on lui offre un contrat de quatre ans. En revanche, à la moindre contre performance, on s'en débarrasse. En général, au bout d'un an…Ensuite, on ramène un sélectionneur du pays, et on lui propose un contrat d'un an, impossible pour lui de gagner le respect et la crédibilité des joueurs qu'il dirige. Difficile de réussir en ces conditions… Il y a aussi eu tous ces entraineurs dont la presse a fait l'écho. Celui qui avait le plus de chances d'être à la tête de la sélection nationale était sans doute Hervé Renard. L'ancien sélectionneur de la Zambie et vainqueur de la CAN 2012 connaît bien le football africain, et a réussi un réel exploit en menant la Zambie vers une victoire en Coupe d'Afrique des Nations. Le fait est que l'entraineur Français est encore engagé avec Sochaux, lutte encore pour le maintien en Ligue 1 et on ne connaît pas réellement ses intentions pour l'avenir. Il aurait sans doute fallu attendre la fin de la saison, s'accrocher à l'espoir qu'il quitte l'équipe Doubiste, au risque de répéter la même erreur qu'avec Eric Gerets. Enfin, et c'est l'argument qui mettrait sans doute tous les supporters d'accord. Analysons pendant quelques instants les termes du contrat de Baddou Zaki. Quel entraineur étranger accepterait un salaire de 500 000 Dhs (42000 euros environ) ? Surtout un entraineur parmi ceux auditionnés. D'autant plus que le contrat présente des clauses avec des objectifs très peu réalistes, à savoir atteindre la finale de la Coupe d'Afrique des Nations 2015. Qu'on l'aime ou qu'on ne l'aime pas, Baddou Zaki reste l'homme de la situation, du moins en l'état actuel des choses. A savoir une Coupe d'Afrique des Nations dans huit mois au Maroc. Bien évidemment, nous lui souhaitons bonne chance tout en espérant qu'une certaine catégorie de la presse sportive nationale, qui ne connaît du sport que le nom, lui laisse le temps de travailler en toute sérénité afin de préparer les prochaines échéances qui attendent les Lions de l'Atlas.