Le Maroc a besoin aujourd'hui d'une nouvelle génération de réformes. Longtemps en marge de l'Histoire, le monde arabe vit à présent un moment historique. Un monde s'écroule et un autre aspire à naître. Portées par le cri d'une jeunesse arabe avide de réformes, de justice sociale, d'équité économique et de liberté, les révolutions arabes balayent les vieilles certitudes, les élites figées et les ordres sclérosés. Dans le monde arabe d'aujourd'hui, les manifestations du 20 février auront souligné l'exception marocaine. Les Marocains veulent un pays sûr et paisible. Certes, tout n'est pas réglé, mais l'aspiration à des réformes de nouvelle génération dans un cadre renouvelé est le vœu de toutes les forces vives de la Nation. Ce premier constat est, à l'évidence, un démenti cinglant aux oiseaux de mauvais augure, ceux qui prédisaient le grand chaos pour le 20 février. N'en déplaise aux commentateurs zélés et aux prêcheurs de l'apocalypse, les manifestants du 20 février ont fait montre d'un attachement indéfectible à leur pays. Lancé à la base par de jeunes patriotes qui aiment leur Roi mais souhaitent un Maroc plus égalitaire et juste, le mouvement du 20 février a été quelque part «récupéré» par des forces politiques apparemment en mal de visibilité sur le terrain ou cherchant à exister par des moyens autres que légaux. Les jeunes du 20 février n'ont pas l'expérience nécessaire pour organiser des manifestations gigantesques et les encadrer à l'échelle de tout un pays. C'est la raison pour laquelle, dès que ces manifestations de jeunes se sont terminées, des éléments appartenant à des mouvements non autorisés ou marginaux ont essayé, selon des témoins objectifs, de gâcher les marches du 20 février en perpétrant des actes de vandalisme et de violence. Al Adl Wal Ihssane et les minoritaires de l'extrême gauche se sont donné le mot pour sévir. Idem pour les casseurs qui ont profité des marches pacifiques et civilisées pour commettre des actes répréhensibles qui tombent sous le coup de la loi pénale. Autre enseignement : les partis politiques sont les grands perdants du 20 février. Ils doivent se remettre en cause et renouer le contact avec les jeunes qui ont réussi à exprimer avec spontanéité ce que les partis politiques ont été incapables de faire : Oui, le Parlement marocain est une honte avec ses analphabètes, ses marchands de drogue et autres députés poursuivis pour chèques sans provision. Oui, la classe politique est une honte avec ses marchands de voix, ses bureaux fictifs et son organisation virtuelle…. Oui, le jeu partisan est écœurant. Oui, le Maroc mérite de nouvelles élites politiques élues, compétentes et issues du suffrage et non cooptées via des réseaux parallèles. La chance des jeunes du 20 février est d'avoir à leur côté un bon Roi, constamment à l'écoute. Le Maroc a besoin aujourd'hui d'une nouvelle génération de réformes. La voix de la jeunesse a été entendue et le Souverain est capable d'ouvrir de nouveaux horizons. Le Temps