Après Changelling (L'échange), Gran Torino est le deuxième film de Clint Eastwood à débarquer dans les salles en à peine trois mois. Cette fois le grand Clint revient devant la caméra depuis Million dollar baby. Mais si c'est un réel plaisir que de voir jouer ce sacré monument, le film, quant à lui, déçoit. Auto-défense et tolérance mielleuses d'un drame beaucoup trop schématique qui peine à masquer son manichéisme. Gran Torino fait ressortir, encore une fois, la fascination de M. Eastwood pour les martyrs en tous genres, ces héros perturbés par des armées de gens médiocres, et dont le destin est si tragique qu'on ne pourra que les plaindre jusqu'à leur dernier souffle. On se rappellera les dernières 20 minutes de l'oscarisé Million dollar baby. Mais sans atteindre de telles extrémités, Gran Torino reproduit ce schéma : les personnages secondaires et les situations ne semblent avoir été écrits que pour glorifier ce mec aux défauts finalement minimes... Grand Torino n'est pas du tout réussi.
