Washington, Le ministre de l'Economie et des Finances, M. Salaheddine Mezouar, a souligné, dimanche, la nécessité de poursuivre l'amélioration de la gouvernance institutionnelle, la transparence et l'efficacité opérationnelle de la Banque Mondiale (BM) afin de mieux l'adapter aux nouvelles réalités économiques et aux défis de développement du 21è siècle. Le contexte post-crise, caractérisé par l'intervention massive des Etats dans l'économie, l'importance accrue des pays émergents dans l'économie mondiale et l'apparition de nouveaux défis, requièrent de la BM un effort d'adaptation dans le sens de plus de réactivité, d'efficacité et de proximité, a estimé M. Mezouar, dans une déclaration distribuée aux membres du Comité de développement de la Banque Mondiale et du Fonds monétaire international (FMI), réuni à Washington. Le ministre a, par ailleurs, dit partager les conclusions de la Banque sur le processus d'adaptation qui devra être engagé et qui passera par une révision de ses missions qui doivent être désormais focalisées sur la lutte contre la pauvreté et la vulnérabilité, la création des opportunités de croissance, la conception de modèles coopératifs, le renforcement de la gouvernance, et la gestion des risques et l'anticipation des crises. "Nous adhérons aux objectifs de la réforme qui visent l'amélioration des instruments financiers de la Banque, la simplification des procédures opérationnelles et un plus grand partage des missions entre le Conseil et le management", a encore indiqué M. Mezouar, dans cette déclaration faite au nom du groupe constitué de l'Afghanistan, l'Algérie, le Ghana, l'Iran, le Maroc, le Pakistan et la Tunisie. Cependant, et s'agissant de la révision à la hausse de la tarification des prêts, le ministre a rappelé les réserves formulées par le Maroc quant à une telle augmentation, soulignant qu'il est nécessaire d'approfondir les débats autour de cette question en tenant compte du caractère d'institution de développement de la Banque et des besoins énormes des pays à revenu intermédiaire qui sont les principaux clients et pourvoyeurs de revenus de la Banque Internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD), principale organisation du groupe de la BM. Concernant la composante relative au poids économique des Etats membres dans l'économie mondiale, M. Mezouar a souligné que celle-ci devrait donner plus d'importance au PIB en parité du pouvoir d'achat afin de mieux refléter le dynamisme économique des pays. "Pour ce qui est des pouvoirs de vote des pays à revenu intermédiaire, nous estimons nécessaire de préserver et de renforcer le poids de ce groupe de pays compte tenu de l'importance grandissante de ses contributions et de ses engagements avec le Groupe de la Banque mondiale", a-t-il encore dit. Par ailleurs, et s'agissant des Objectifs du développement du millénaire (ODM), M. Mezouar a estimé que des efforts supplémentaires devraient être fournis afin d'accélérer le rythme de réalisation de ces objectifs compte tenu, d'une part de l'échéance 2015 fixée pour leur concrétisation, et d'autre part, de l'ampleur des retards enregistrés par certains pays notamment en Afrique subsaharienne. A rappeler que le Conseil de développement a endossé, au terme de sa réunion, un transfert de voix de 3,13 pc en faveur des pays en développement et émergents au sein des instances de prise de décisions de la Banque Mondiale, ainsi qu'une augmentation de 5,1 milliards de dollars du capital de la Banque. M. Mezouar a été représenté à cette réunion par le Directeur du Trésor et des Finances extérieures au ministère de l'Economie et des Finances, M. Zouhair Chorfi, qui a conduit la délégation marocaine ayant participé aux réunions de printemps du FMI et de la BM.