Londres, Fort de son produit riche et diversifié et armé d'une nouvelle stratégie plus audacieuse, le Maroc est déterminé à renforcer sa présence sur le marché britannique du voyage malgré la crise économique internationale et son impact évident sur ce marché. Pour renforcer sa part du marché britannique, qui demeure l'un des principaux émetteurs de touristes au monde, le Maroc a entamé dès le début de cette année la mise en oeuvre d'une stratégie fondée sur la brand Maroc dans sa totalité, englobant tous les produits touristiques que le pays offre. Cette nouvelle démarche de "branding" a été entreprise en tenant en compte les résultats d'une étude paneuropéenne menée par le Maroc par le biais du cabinet +Profit+, définissant la marque Maroc, explique M. Ali Kacemi, directeur de la représentation de l'Office National Marocain du Tourisme (ONMT) à Londres. Axée sur un message générique intitulé "Il y a des pays qui nourrissent l'âme", la Brand Maroc se décline en des sous-brands, dont la sous-brand Marrakech et la sous-brand balnéaire, ajoute le responsable, relevant que ces deux sous-brands font l'objet d'une campagne de communication lancée sur le marché britannique. Expliquant ce choix, M. Kacemi indique que la ville ocre demeure la véritable locomotive du tourisme marocain en particulier dans sa dimension culturelle. Par ailleurs, pour donner toute sa dimension à la nouvelle campagne, le choix a été fait pour des considérations beaucoup plus réelles de la définition de la brand Maroc, présentant le Royaume comme étant un pays qui offre une culture aussi vivante qu'enrichissante. En plus de la ville impériale de Marrakech, qui représente "la porte d'entrée" par excellence de la brand Maroc, l'accent est également mis sur la brand balnéaire "où le Maroc a encore des efforts à fournir pour une percée beaucoup plus forte", indique M. Kacemi. Le plan azure a eu le mérite de doter le Maroc d'un nouveau produit, qui ne manquera pas de donner plus d'éclat au Maroc en tant que destination touristique de choix, ajoute-t-il, soulignant que le Maroc est en passe de concurrencer les destinations classiques comme l'Egypte, les Iles Canaries, la Turquie et la Tunisie. Le Maroc se distingue par un produit d'une meilleure qualité à ce niveau, relève le responsable, ajoutant que de nouvelles démarches devront être entreprises pour prendre des parts du marché très prometteur du tourisme balnéaire. Les diverses stations balnéaires flambant neuf dont dispose désormais le Maroc offrent à coup sûr l'opportunité au pays pour parvenir à cet objectif. Pour ce faire, la communication s'impose comme le moyen le plus efficace. A ce sujet, les responsables du tourisme marocain ont opté pour plusieurs types de médias britanniques, dont les chaînes de télévision nationales et régionales, les activités out-door, les posters y compris dans les stations du métro londonien, les médias online et le cinéma en plus de la presse magazine classique. Cette campagne de communication, dont le coût se situe entre 1,5 et 2 millions de livres Sterling, indique M. Kacemi, permettra de toucher le plus grand nombre possible de consommateurs britanniques. Le salon mondial du tourisme (WTM), qui se tiendra du 9 au 12 novembre au centre d'Excel (est de Londres), sera l'occasion propice pour mettre en valeur la diversité du produit marocain. En effet, explique le responsable de l'ONMT à Londres, le stand marocain, qui sera aménagé lors de cette manifestation, reflètera la dimension culturelle et balnéaire de la destination Maroc. Ce stand mettra l'accent sur les deux offres au niveau des couleurs et de la distribution des différents participants. Comme à l'accoutumée, le WTM londonien, qui demeure la deuxième bourse du tourisme mondial après le salon de Berlin, offrira l'occasion aux professionnels marocains de renouer des contacts avec leurs homologues internationaux ainsi qu'avec les plus grands tour-opérateurs mondiaux. Selon la représentation de l'ONMT en Grande-Bretagne, le Maroc procédera, en marge du salon, à une renégociation des accords triennaux conclus avec les groupes Thomas Cook et TUI. Les discussions porteront essentiellement sur la mise en application de ces accords sur le marché britannique pour la troisième année, indique M. Kacemi, notant que l'accent sera mis, lors de ces discussions, sur l'engagement de ces groupes à augmenter les fréquences de vols sur le Maroc, l'ouverture d'hôtels et la distribution. Tout en reconnaissant l'impact remarquable qu'a eu la crise économique mondiale sur le marché du voyage britannique, notamment à cause de la dévaluation de la livre Sterling et l'affaiblissement du pouvoir d'achat, le responsable a émis le souhait de voir les flux de touristes britanniques à destination du Maroc se renforcer grâce notamment à la réduction de la taxe +Airport Passenger Duty+ (APD), qui devra baisser de 40 livres actuellement à 11 livres et le renforcement de la capacité aérienne.