La manière dont se manifestent les effets de la conjoncture socio-économique sur les métiers, les savoirs professionnels, les identités professionnelles, en analysant plus spécifiquement le cas des pays du pourtour méditerranéen, telle est la thématique générale du 2e Colloque international, qui se tiendra les 8 et 9 juillet à Casablanca. Organisé par le Comité de recherche 32 relevant de l'Association internationale des sociologues de la langue française en coopération avec L'Ecole Hassania des travaux publics, ce rendez-vous incontournable se veut un espace de partage d'idées et de propositions de nouvelles pistes de réflexion sur une des problématiques des plus épineuses. Avec l'exacerbation des tensions sociales, en lien avec la montée de la mondialisation, l'émergence de nouvelles formes spécifiques de connaissances, de management et de rationalisation du travail, c'est une nouvelle Division internationale du travail (DIT) qui se dessine et dont personne ne peut encore prévoir ou délimiter les contours. Au-delà de la déstabilisation des marchés de travail, les relations professionnelles subissent elles aussi de plein fouet les contrecoups de la tourmente de la crise économique et financière. De telle sorte que les solidarités professionnelles sont menacées de s'amenuiser. Dans ce contexte mondialisé, un certain nombre de métiers et de savoirs professionnels sont condamnés à disparaître tandis que d'autres émergent et évoluent notamment les nouvelles technologies de l'information. Ainsi, le devenir des métiers traditionnels ou «petits métiers» inquiète. Pour notre pays, où ce genre d'activités foisonne sans structure sociale prédéfinie, sans cadre juridique réglementant et sans barrière à l'entrée pour leur exercice, la menace est sérieuse. D'autant plus que le poids de ces activités informelles ne cesse d'augmenter. Cette thématique est au cœur des axes de réflexion et de questionnement du colloque. Comment les groupes professionnels réagissent-ils à ces changements politiques, économiques et technologiques ? Comment anticipent-ils ces transformations ? Quels impacts observe-t-on sur la dynamique de professionnalisation, sur les formes de transmission, d'apprentissage, de socialisation professionnelle ? Assiste-t-on à la diffusion de nouveaux modèles professionnels, à la dé-construction/re-construction d'identités professionnelles, à la formalisation ou légalisation des licences et mandats, à la diffusion de nouvelles méthodes et de formes d'organisation professionnelle qui affectent la division technique et morale du travail ? Autant de questions auxquelles les chercheurs et experts tenteront d'apporter des éléments de réponses. D'autres axes alimenteront les séances plénières et sessions posters. A commencer par celui articulé autour du thème «Femmes et métiers dans le monde méditerranéen». L'attention sera focalisée sur les femmes qui travaillent dans le monde rural et qui se livrent aux métiers de l'informel. L'attention sera focalisée non seulement sur les «actrices les plus visibles», femmes entrepreneurs, cadres mais également sur les femmes qui travaillent dans le monde rural et qui se livrent aux métiers de l'informel. C'est l'occasion de revenir sur la division sexuelle du travail, la ségrégation, les différentes formes de discrimination ethnique, religieuse, sociale… «Les ingénieurs et cadres» fait également partie des axes de cette rencontre scientifique. La réflexion portera sur la manière et la façon avec lesquelles réagissent les cadres méditerranéens face à la globalisation, à la crise et aux déstabilisations du monde du travail et quels ont été leurs rapports avec le pouvoir politique, avec la «société civile», avec le monde des affaires ? Des cadres, est-il précisé qui n'ont «pas échappé à la précarisation des parcours d'insertion, au déclassement des diplômés, à l'incertitude montante en matière d'emploi et de déroulement de carrière». Enfin, l'axe «Métiers et religions». Une thématique à méditer : la nouvelle rationalisation, les professions scientifiques et techniques imposeraient «la destruction des liens sociaux, des sentiments, des coutumes et des croyances traditionnelles…».