Les trois dirigeants de la mouvance, Laenser, Aherdane et Fadili, sont déjà assurés de leur futur poste dans les instances du parti. Les détracteurs de Mohand Laenser assurent que les congressistes ne feront que valider des choix déjà préétablis. Depuis la réunion, vendredi 4 juin au secrétariat général du parti, lors de laquelle ont été traités les détails logistiques de l'organisation (les 11, 12 et 13 juin, à Rabat) du 11e congrès, il est devenu clair à ne plus en douter que tout a été préparé à l'avance». L'affirmation est d'un cadre haraki. La même source explique que «la liste des membres du comité central a été préparée et les membres du Conseil national ont été désignés. Samedi 12 juin, la présidence du congrès n'aura plus qu'à demander aux congressistes de cautionner ce choix». Pourtant, les dirigeants harakis ne cessent d'assurer que leur congrès se déroulera dans la transparence et le respect le plus absolu de la démocratie interne. «Nous avons décidé de faire parler les urnes. Le MP sera ce que décideront les urnes», précise-t-on dans l'entourage de l'actuel SG, Mohand Laenser, qui, sans nul doute, briguera un deuxième mandat à la tête du parti. Ce sera donc «la loi des urnes», comme le soutient notre interlocuteur. Sauf que, fait noter un cadre du parti : «les urnes ne sont là que pour valider des choix déjà tracés». En d'autres termes, «elles vont reconduire la même direction. Le SG sera reconduit, ainsi que 90% des membres du bureau politique», affirme notre source. Et pour cause, l'élection au poste du SG est verrouillée. Le candidat au poste doit avoir justifié d'au moins un mandat complet au sein du Bureau politique. «Ce qui est une aberration, puisqu'au moment du congrès, toutes les autres instances sont dissoutes», explique notre source. «Il y aura certainement d'autre candidats que Mohand Laenser, mais ce sera juste pour la forme. Pour un simulacre de démocratie interne». De même, «la direction du parti a veillé à ne tenir les congrès régionaux que dans les régions où l'appui des militants lui est déjà acquis», ajoute notre interlocuteur. Sinon, s'interroge-il, «pourquoi il n'y a pas eu de congrès dans les régions du Sahara ou encore à Tanger-Tétouan, à Casablnaca ou Agadir et bien d'autres régions ?». Bref, à en croire nos interlocuteurs, le congrès devrait servir pour cautionner une situation déjà pré établie. Mohand Laenser devrait être reconduit comme SG, Mahjoubi Aherdane s'est déjà offert, par la force du nouveau statut, le poste du «président fondateur» et Mohamed Fadili, l'ancien dirigeant de l'Union démocratique UD (l'une des trois composantes qui ont fusionné en 2006 avec le MP et le MNP), devrait être nommé président du Conseil national. Et les urnes ? «Elle serviront à évincer, de manière démocratique, les mécontents», ironise ce cadre du parti. Anciens ministres, cadres et parlementaires qui ont exprimé leur divergence face à la gestion de l'actuel direction du parti devraient ainsi être éjectés du parti. Plus de courant, donc. «Le MP d'après le congrès est parti pour ne contenir qu'une seule et même tendance», assure notre source. «Il n'y a jamais eu de courants politiques. Tout ce qui a été présenté comme tel n'est qu'une manifestation de course aux positionnements de certains membres du parti», soutient ce proche de Laenser. Loi des partis oblige, le MP est bien tenu de renouveler, dans les normes, ses structures. C'est d'ailleurs le premier parti a avoir organisé son congrès, en février 2006, dans le cadre de la nouvelle loi sur les partis. Un congrès sous le signe du consensus. Le prochain, celui du 11 juin, sera, selon l'actuelle direction, celui de la «normalisation». Réglement Le MP s'offre un nouveau statut Les congressistes devraient voter un nouveau statut pour leur parti. Principales nouveautés du texte : Mahjoubi Aherdane est statutairement président fondateur du parti. L'article 14 du nouveau texte fait une part pour les jeunes et les femmes dans les différentes instances : 20% du nombre total des membres pour chacune de ces deux catégories. L'article 50 limite la candidature au poste du SG aux membres ayant déjà justifié d'un mandat entier au Bureau politique. Le futur Conseil national (le parlement du parti) comptera quelque 250 membres élus par le congrès en plus du SG, des membres des deux groupes parlementaires, ministres auxquels s'ajoute un quota de 10% des membres co-optés par le Bureau politique. Ce dernier qui est l'organe exécutif du parti, sera formé de 30 membres élus en plus du SG, des ministres et des présidents des deux groupes parlementaires.