A u Maroc, la diversité biologique comprend une quarantaine d'écosystèmes différents qui englobent une faune et une flore riches et variées. Pour protéger ce patrimoine, une législation sur les parcs nationaux a été élaborée en 1934. Le concept de parc national désigne «une aire protégée vouée à la protection de l'intégrité écologique d'un ou plusieurs écosystèmes, pour exclure toute exploitation ou occupation intensives et pour offrir des possibilités de visite à des fins scientifiques, éducatives, récréatives et touristiques, dans le respect du milieu naturel et de la culture des communautés locales» d'après l'UICN (l'Union internationale pour la conservation de la nature). 10 parcs nationaux De 1942 à 1991, le Maroc a connu la création de quatre parcs nationaux : le Toubkal (1942), le Tazekka (1950) le Souss-Massa (1991) et l'Iriki (1994). Le plan directeur des aires protégées élaboré en 1996 a identifié 154 sites d'intérêt biologique et écologique (SIBE), représentant presque la totalité des écosystèmes naturels du pays et a proposé le classement en parcs nationaux d'une dizaine d'entre eux. La mise en oeuvre de ce plan a permis la création de quatre parcs nationaux en 2004 : Al Hoceima (Province d'Al Hoceima); Talassemtane (Province de Chefchaouen), Ifrane (Province d'Ifrane), Haut Atlas Oriental (Provinces d'Errachidia et de Khénifra). En 2006, le parc national de Khnifiss, premier parc national saharien du Maroc, a été créé, suivi en 2008 par le parc national de Khénifra. Cela porte à dix le nombre des parcs nationaux, sur une superficie globale de 750.000 hectares. Ces parcs sont structurés en plusieurs zones : certaines sont intégralement protégées (toute activité humaine y est interdite), d'autres permettent un accès contrôlé, d'autres sont organisées en circuits pour les touristes. Mais les parcs nationaux doivent être maintenus dans leur état initial et préservés contre toute forme d'atteinte. Toute opération susceptible de transformer ou de dégrader les lieux y est interdite ; la chasse et la pêche peuvent être prohibées en vue de garantir la préservation et si possible, la reconstitution de la faune. Un patrimoine biologique naturel en danger Cependant, le développement économique et social, la régression des massifs forestiers, des zones humides et des écosystèmes naturels et l'extinction rapide de nombreuses espèces de faune et de flore a conduit le royaume à mettre en place d'autres espaces protégés également gérés par le Haut commissariat aux eaux et forêts et à la lutte contre la désertification : des parcs naturels, des réserves naturelles et des réserves biologiques. Le Maroc s'est ainsi doté de trois réserves de biosphère, qui viennent promouvoir des solutions réconciliant la conservation de la biodiversité et son utilisation durable : la réserve de biosphère de l'Arganeraie de 2,5 millions d'hectares située dans la région du Sud-Ouest, celle des Oasis du Sud du Maroc d'une superficie d'environ 7.200.000 hectares et la Réserve de la biosphère intercontinentale de la Méditerranée partagée entre les rives marocaine et espagnole sur une superficie de près de 1.000.000 hectares. Une quatrième Réserve de biosphère est envisagée dans le Moyen Atlas pour protéger les cèdres. Elle engloberait les trois parcs nationaux d'Ifrane, du Haut Atlas oriental et de Khénifra sur une superficie d'environ 500.000 hectares et permettrait de déclarer l'écosystème «Cédraie de l'Atlas» patrimoine mondial. Cette politique de protection de l'environnement a pris un nouvel essor grâce au roi Mohammed VI, qui, dans son discours pour le 10e anniversaire de la fête du trône en juillet 2009, a déclaré qu'il fallait que la question environnementale soit intégrée dans tout projet de développement économique. «A ce propos, nous appelons le gouvernement à élaborer un projet de Charte nationale globale de l'environnement, permettant la sauvegarde des espaces, des réserves et des ressources naturelles, dans le cadre du processus de développement durable. La Charte devrait également prévoir la préservation des sites naturels, vestiges et autres monuments historiques qui font la richesse d'un environnement considéré comme un patrimoine commun de la nation, dont la protection est une responsabilité collective qui incombe aux générations présentes et à venir». Les vacances d'été se rapprochant, nous vous proposons de vous transformer en «écotouristes» en partant, au gré de vos déplacements sur le territoire marocain, à la découverte de ces dix parcs. Munis de jumelles et de bonnes chaussures de marche, vous sillonnerez les sentiers de randonnée pour goûter la beauté des paysages sans les modifier et vous informer sur la biodiversité sans la perturber. Peut-être qu'au détour d'un chemin, vous tomberez sur un mouflon à manchettes ou un aigle royal… La liste rouge des espèces menacées ne fait que s'allonger La liste rouge de l'UICN est la source d'information mondiale la plus complète sur l'état de conservation global des espèces végétales et animales. En s'appuyant sur une série de critères précis, elle évalue le risque d'extinction d'espèces si aucune mesure de conservation n'est prise. Les espèces peuvent être classées dans l'une des huit catégories de menace, selon des critères liés aux tendances démographiques et à la taille, à la structure et à la zone géographique de la population. Les espèces classées comme en danger critique d'extinction, en danger ou vulnérable sont regroupées sous l'appellation «Menacées». Selon la dernière mise à jour de la liste rouge, 17.291 espèces sur les 47.677 espèces répertoriées sont menacées d'extinction, soit 21 % de tous les mammifères connus, 30% de tous les amphibiens connus, 12 % de tous les oiseaux, 28 % des reptiles, 37 % des poissons d'eau douce, 70 % des plantes, 35 % des invertébrés répertoriés à ce jour sont menacés. Au Maroc, la liste de 2008 a recensé 613 espèces rares ou menacées. Quelques règles de bonne conduite Respectez les arbres et les plantes. Ne cueillez pas les fleurs ou les fruits, ne ramassez pas les minéraux. Ne nourrissez pas et ne dérangez pas les animaux. Ne faites pas de feu hors des endroits prévus. Ne laissez pas de déchets derrière vous. Ne circulez pas avec des véhicules motorisés sans autorisation. Vos prochains rendez-vous avec les parcs nationaux Al Hoceima et Talassemtane : 11-12-13 juin Tazekka, Ifrane : 18-19-20 juin Khénifra et Haut Atlas oriental : 25-26-27 juin le Toubkal et Iriki : 2-3-4 juillet Souss-Massa et Khnifiss : 9-10-11 juillet.