Le ministère de l'Intérieur décide de prendre, à bras le corps, le phénomène de consommation du narguilé, plus connu sous le qualificatif «chicha». «Les autorités locales ont pris des mesures pratiques visant à lutter contre la consommation du narguilé dans les lieux publics, et ce, en promulguant des lois interdisant sa consommation dans les cafés et restaurants, sous peine de fermeture», indique le ministre Taieb Cherkaoui. Le titulaire du département de l'Intérieur, interpellé au Parlement par les députés du PJD, promet d'activer la loi du 1991 sur la consommation du tabac dans les lieux publics. Car, à ce jour, il n'existe pas encore une loi interdisant la consommation du narguilé. Une tentative de légiférer sur le sujet a été initiée en mai 2008 par le groupe parlementaire du MP. Ce dernier avait déposé au Parlement une proposition de loi portant interdiction de la consommation de la «chicha» dans les lieux publics. Le texte prévoit de sévères sanctions pour le tenancier des lieux publics où elle est consommée. Le texte n'a jamais été programmé pour examen. Ce qui n'empêche pas les autorités de sévir contre le phénomène. A Casablanca, à titre d'exemple, les forces de l'ordre se basent sur un arrêté de la wilaya (arrêté n°5 du 22 septembre 2004), interdisant la consommation de la pipe à eau dans les endroits publics pour y opérer de régulières descentes. A l'échelle nationale, en 2009, il a été procédé à l'arrestation de 667 personnes et à la saisie de 783 narguilés. De même que 241 cafés ont été fermés depuis début 2009, précise le département de l'Intérieur. Des mesures qui «se justifient par le fait que la consommation du narguilé est souvent assortie de comportements attentatoires à la morale et à la santé publique».