Les pays MED disposent d'une importante marge de progression en termes d'attractivité des investissements. Et les derniers chiffres 2009 des Investissements directs étrangers (IDE) le prouvent. Selon un rapport d'ANIMA, qui est une plateforme multi-pays de développement économique de la Méditerranée, les IDE vers l'espace MED ont moins reculé qu'au niveau mondial. Le montant net d'IDE annoncé en 2009 s'élève à 32,3 milliards d'euros, soit -17% par rapport à 2008. Les analystes de cet observatoire expliquent cette amélioration par l'émergence d'une nouvelle tendance : le partenariat. En 2009, il a été enregistré 300 projets de partenariats en Méditerranée. «Les entreprises s'adaptent aux nouvelles conditions de marché et lancent des projets plus petits et moins risqués. Le partenariat entre entreprises compense le ralentissement des IDE», note le rapport. Dans ce sens, c'est la région du Maghreb qui a enregistré le plus grand nombre de partenariats. Destination attractive, en particulier pour les enseignes et les accords de développement, le Maghreb a connu des coopérations entre deux entreprises sans projet encore localisé, ajoute le même rapport. En effet, Le Maghreb résiste plutôt bien au contexte de crise. Selon ANIMA, le Maroc résiste très bien en termes de flux nets puisque les montants passent de 2 milliards d'euros en 2008 à 3,3 milliards en 2009. La sous-région fait mieux que la moyenne MED en termes d'évolution du nombre de projets en 2009 (-17% au lieu de -30%) et en montants annoncés (+5% en net et -14% en brut). En termes d'investissement, les capitaux européens arrivent en tête : 45% sur 2003-2009. Ils repartent à la hausse en 2009 (+24%), avec notamment des projets français dont les montants bruts annoncés passent de moins de 2 milliards d'euros en 2008 à plus de 5 milliards d'euros en 2009. Parmi les plus gros investissements figurent les projets pétroliers de Total et GDF Suez en Algérie, le projet phare de l'usine Renault à Tanger et la 3e licence de téléphonie fixe et mobile remportée par Orange avec le local Dinova en Tunisie. Les chercheurs d'ANIMA laissent entrevoir des signes de reprise après la chute sévère des IDE enregistrée en 2009, se basant sur une accélération sensible enregistrée au cours du 4e trimestre 2009 (176 projets enregistrés, soit près du tiers du total annuel). Cette dynamique est confirmée par les données du 1er trimestre 2010, avec près de 200 projets enregistrés. Concernant le Maroc, le rapport indique qu'il a enregistré une baisse proche de la moyenne régionale en termes de nombre de projets, mais résiste très bien en termes de flux nets puisque les montants passent de 2 milliards d'euros en 2008 à 3,3 milliards en 2009. Côté investisseurs, les Européens creusent l'écart avec le Golfe en 2009, fournissant les deux tiers des flux d'IDE contre un quart pour les pays du Golfe. Les investissements des pays méditerranéens obtiennent un meilleur score que les années précédentes, grâce à des investissements du gouvernement libyen dans les secteurs de l'immobilier (hôtels à Marrakech et Casablanca) et de la chimie (unité de production d'acide phosphorique à Jorf Lasfar).