Anglais et Français sont sortis vainqueurs de leurs confrontations face respectivement à l'AC Milan et le Réal de Madrid. Métamorphosés Manchester United et L'Olympique Lyonnais ont été convaincants mais doivent confirmer au match retour. Manchester United, longtemps bousculé, a fait parler le métier et la classe de Wayne Rooney pour s'imposer à San Siro (2:3) devant un AC Milan fringuant en attaque mais très vieillissant en défense. C'est la première fois en cinq visites à Milan, en Ligue des champions de l'UEFA, que Manchester domine son vieux rival. Les joueurs capables de disputer la prochaine Coupe du Monde de la FIFA, Afrique du Sud 2010 se sont mis en évidence. Les projecteurs étaient braqués ce mardi sur David Beckham. L'ancien numéro 7 des Reds Devils retrouvait ses anciens partenaires de Manchester United. Beckham n'a pas manqué son rendez-vous en étant décisif dès la 3e minute. Son coup franc sur le côté droit renvoyé approximativement par Patrice Evra était repris de volée par Ronaldinho dont le tir, légèrement dévié par Michael Carrick, ne laissait aucune chance à Edwin van der Sar. Il laissera sa place à Clarence Seedorf à la 72e minute, auteur de la réduction du score à la 85e d'une talonnade. Rooney, lui a été intenable. L'attaquant a inscrit un doublé de la tête en moins de dix minutes. Ses neuvième et dixième buts en l'espace de huit matches ! A la 66e minute, à peine entré, Luis Antonio Valencia prenait de vitesse Giuseppe Favalli sur le côté droit. Son centre au deuxième poteau était repris par l'artilleur de Manchester. Celui-ci plaçait une tête croisée lobée et trompait Dida. Quelques minutes plus tard, c'était au tour de Darren Fletcher de déborder sur la gauche. L'Ecossais prenait même le temps de lever la tête avant de servir l'avant-centre mancunien qui se glissait tranquillement entre les deux défenseurs centraux pour placer un coup de tête comme à la parade. La prestation des mondialistes a été différemment commentée. Les joueurs capables de disputer la prochaine Coupe du Monde de la FIFA, Afrique du Sud 2010 se sont mis en évidence à l'image d'un Wayne Rooney très efficace, en témoigne son doublé de la tête. Ronaldinho, de son côté, auteur d'un but et d'une passe décisive, a sans doute marqué des points auprès de Dunga, en prenant régulièrement le dessus sur son jeune (19 ans) compatriote Rafael et en démontrant une condition physique irréprochable. En revanche, Alessandro Nesta, qui aspire à retrouver une place au cœur de la défense de la squadra azzura, ne semble pas être revenu à son meilleur niveau. Le Real Madrid, de son côté, a une nouvelle fois échoué face à une équipe lyonnaise métamorphosée par rapport à ses sorties domestiques (1:0). Les Merengues se sont créés de nombreuses occasions mais ont fait preuve d'une rare maladresse dans le dernier geste. Le but de Jean II Makoun est venu récompenser une formation plus solidaire et bien en place. Le milieu camerounais récupère le ballon dans le rond central. Libre de tout marquage, il s'engage dans le camp madrilène sans être attaqué. Arrivé aux 20 mètres, il place une frappe du droit, mi-pointu, mi-extérieur, et le ballon semble s'enfuir devant Iker Casillas avant de terminer sa course dans sa lucarne gauche. Le français Karim Benzema n'a pas été aligné en début de rencontre. On pouvait le voir trépigner sur son banc de touche. Entré en jeu en remplacement de Gonzalo Higuain à la 64e minute, Karim Benzema a fait son grand retour au stade de Gerland. Le public lyonnais lui a réservé un accueil chaleureux, et lui n'a pas perdu de temps pour mettre le feu à une défense lyonnaise bien en place. Volontaire, il a multiplié les appels, tenté de combiner avec Cristiano Ronaldo, sous les yeux de Raymond Domenech, le sélectionneur de l'équipe de France. Mais il n'a pas su trouver un chemin des filets qu'il connait pourtant par cœur, ayant porté le maillot des Gones à 148 reprises (66 buts inscrits). Au lendemain de la victoire de l'Olympique Lyonnais sur le Real Madrid (1-0), la presse espagnole n'est pas tendre avec le club merengue, une nouvelle fois passé au travers à Gerland. Dans le camp français, on savoure au contraire cette prometteuse victoire d'un OL retrouvé. L'entraîneur des Lyonnais Claude Puel a souligné au terme de cette rencontre : «C'est inattendu pour ceux qui n'y croient pas, a-t-il souligné. On a réalisé un gros match avec beaucoup de qualités, de structure et de densité physique. Il a fallu élever notre niveau de jeu individuellement et collectivement. Ça a été fait». Le technicien regrette simplement que son équipe ne soit pas parvenue à faire le break lorsqu'elle en a eu l'occasion. «C'est dommage de ne pas avoir marqué un deuxième parce qu'il y avait la place. Le plus important, maintenant, c'est le match retour. C'est une bonne première manche, mais elle ne sera bénéfique que si il y a la qualification au bouts» Côté madrilène, Manuel Pellegrini a reconnu «la supériorité physique de l'OL». «Ils ont bien quadrillé le terrain, a-t-il analysé. Ils se sont montrés durs au marquage et ils nous ont empêchés de nous mettre en position, de nous approcher de la surface de vérité». Concernant la perspective d'une sixième élimination d'affilée à ce stade de l'épreuve et la capacité de son équipe à redresser la barre, le technicien chilien s'est voulu rassurant. «Le résultat est mauvais parce qu'on a pris un but et qu'on n'en a pas marqué. Mais je suis persuadé qu'au retour, on fera une prestation disciplinée. J'ai confiance en mes joueurs. Le passé, c'est le passé».