Vous êtes ici : Actualités / Edito / Le pilier de l'éducation Le discours royal du 20 août, outre qu'il doit donner des sueurs froides à toute la classe politique, est un message d'espoir pour tous les Marocains. Malgré l'importance du budget alloué à l'enseignement, le Maroc enregistre une dégradation continue de son système scolaire. Aujourd'hui et à terme, cela se ressent par un décalage entre le marché, mondialisé, du travail et les compétences disponibles. Si la question n'est pas d'ordre financier, elle est d'ordre humain et idéologique. C'est donc la mentalité des décideurs et leur (manque de) vision qui est en cause. Vouloir laisser son empreinte en un seul mandat est hélas commun à tous les secteurs et tous les ministères. Sauf que le caractère structurant de l'enseignement ne saurait souffrir un tel détournement. En rappelant, dans la continuité du discours de l'année précédente, l'importance de la remise en cause, rapide et mesurable du traitement de ce sujet crucial, le souverain adresse en quelque sorte un avertissement au plus gros ministère du gouvernement. En rappelant l'importance de ne pas subordonner l'éducation à une idéologie quelconque, le roi en fait une cause nationale dont le diagnostic engagé est certes sévère, mais hélas tellement véridique. Une réforme s'impose, non pas pour accoucher d'une énième lecture, mais pour rapprocher le Maroc de son système éducatif et du marché de l'emploi pour nos enfants. Comme pour les grands sujets, une agence nationale, dont la mission et le mandat seraient liés à un résultat pourrait être une solution. Les compétences sont pléthore, et notre structure démographique nous permet, pour quelques années encore, d'absorber les erreurs du passé et de les digérer. L'Ecole ne doit pas être perçue comme un secteur d'investissement banalisé, y compris dans le cycle supérieur. La brèche ouverte pour le privé doit être régentée avec sérieux parce qu'il s'agit d'une mission d'ordre public qui impacte notre avenir de manière radicale. Quant au public, sa mission doit être revalorisée et ses acteurs conscients de leur rôle au regard de l'Histoire.