Vous êtes ici : Actualités / A La Une / Le parc de Aïn Diab : des manèges à haut risque Pour les Casablancais, sortir en famille est devenu un casse-tête chinois. La ville manque cruellement d'espaces de détente et de loisir. Mais les manèges qui fleurissent tout au long de la corniche durant l'été attirent petits et grands. Peu nombreux et provisoires, ces parcs font le plein. Durant la journée, les Casablancais bronzent au bord de l'eau à Aïn Diab. Le soir, cette même corniche s'anime de manèges hauts en couleurs. En passant par la corniche de Aïn Diab à la tombée de la nuit, le regard est vite attiré par les lumières des différentes attractions que propose le parc, et par la foule qui se presse à l'entrée. Une fois à l'intérieur, on découvre une ambiance plutôt bon enfant. Un parc pour la saison estivale Grande roue, auto tamponneuse, petits avions à élévateurs…Les différentes attractions, très prisées par les enfants, et même par les plus grands, enregistrent des taux de fréquentation très élevés. Des familles, des amis, des petits et des moins petits, viennent profiter de ces manèges, qui ne tarderont pas à disparaître à la fin de la saison estivale. « Il n'y a pas beaucoup de parc d'attraction pour enfants à Casablanca. Même s'il est provisoire, le parc de Ain Diab est plus au moins abordable pour la plupart des familles. Nous payons en moyenne 10 DH par manège, c'est mieux que 25 DH ou plus dans les autres parcs », nous dit un père de famille. Pour lui, laisser ses deux enfants jouer dans les manèges, profiter d'une sortie la nuit avant la rentrée scolaire, est un plaisir en lui même. « Casablanca est une grande ville, mais malgré cela, il n'y a pas d'espace vert ou de lieux de loisirs oû on peut sortir en familles, avec ses amis et être tranquille loin du stress de la ville. Ce parc est le seul endroit où on peut faire cela. C'est près de la plage en plus ! », nous explique-il, on achetant un énième ticket pour une montée dans la roue. Des problèmes de sécurité Le parc installé sur la corniche de Aïn Diab paraît donc parfait pour une soirée calme où les enfants peuvent profiter d'un choix des manèges. Mais à y regarder de plus près, les manèges qui donnent l'impression d'être en bon état, sont installés sur le sable, et donc malheureusement dépourvus des équipements de sécurité requis. Contacté par le Soir échos, Mustapha Rahin, élu au Conseil de la ville de Casablanca, assure qu'il n'y a pas que la sécurité de ce parc improvisé qui fait défaut. «Ce parc, qui s'installe sur la corniche de Aïn Diab durant l'été est installé de façon illégale. Il devrait y avoir un appel d'offre, pour savoir qui serait prêt à payer plus pour occuper un espace public, même provisoirement. Depuis le temps que ce parc est là chaque été, il n'y a jamais eu d'appel d'offre ! L'exploitation de l'espace public est soumise à certaines lois, qui ne sont pas appliquées dans ce cas présent», nous dit Mustapha Rahin. Il ajoute que les sociétés qui exploitent un espace public doivent respecter certaine conditions. « Non seulement les habitants doivent profiter de cela, mais aussi la commune doit également en tirer profit ! Or, puisque les propriétaires de ces manèges ne payent qu'un prix symbolique, parce qu'il y a eu des détournements, la commune n'en profite pas comme il se doit », rapporte-il. Cet espace public, serait loué directement à des particuliers, à des prix symboliques indépendamment de leur chiffres d'affaires. Un seul parc dans la plus grande ville « Nous savons que c'est le seul parc d'attractions ouvert à tous à Casablanca et on constate qu'il ne désempli pas. Les propriétaires de ces manèges augmentent chaque été leur chiffre d'affaires. Mais le prix qu'ils payent à la commune pour l'exploitation de l'espace reste le même. Ce qui est illégal », s'indigne-t-il. Pas de sécurité, pas de contrôle et pas de suivi. Le parc sur la corniche de Aïn Diab attire, malgré cela, les Casablancais, qui n'ont pas trouvé une autre destination de loisirs que ces manèges. Le monopole actuel leur laisse peu de choix, ils se retrouvent donc dans l'obligation d'accepter ce qu'on leur offre.