Vous êtes ici : Actualités / A La Une / Gordon Parks, grand angle Premier reporter noir américain, fer de lance de la lutte anti-racisme, premier producteur et cinéaste du film « Shaft » (1971), à l'aube de la blacksploitation – émergence cinématographique qui met en lumière des héros noirs, dans le sacro-saint graal holywoodien, et dont on se souvient de Pam Greer en légendaire et féroce « Foxy Brown », (récussitée plusieurs décennies plus tard par Quentin Tarentino dans « Jacky Brown »)- Gordon Parks, a milité sur tous les fronts en faveur de tous les combats pour la cause. Originaire du Kansas où il est né en 1912 dans une fratrie de quinze enfants, état qu'il qualifiera souvent de « temple raciste », il est orphelin à l'âge de 17 ans. Vivotant de petits métiers, qui forgent sa sensibilité, conscient de la misère humaine qui frappe ses contemporains noirs, il est animé par la volonté effrénée de donner à voir aux yeux du monde ce qui le tourmente au plus profond de ses entrailles. Ignorant qu'il est déjà investi de cette mission, nourissant une fascination évidente pour le 8e art et plus particulièrement, pour le reportage photographique, il se munit d'un appareil d'occasion, à l'âge de 25 ans : compagnon de route, avec lequel il va totalement faire corps pour le reste de ces jours. A la lumière des injustices sociales qui sévissent dans l'Amérique des années 50 à 70, il n'aura dès lors, plus d'yeux que pour les inconsolés, les ténébreux, les laissés pour compte, comme son premier sujet, une femme de ménage noire, qu'il suit dans son quotidien et sa vérité, reportage destiné à la prestigieuse Farm Security Administration (FSA)… Gordon Parks, est à ce titre, le premier photographe noir à rejoindre la FSA, mise en place par Roosevelt. Rien ne l'arrête, son appareil entre partout. Il défriche, dissèque, dénonce. En couleur et en noir et blanc, il montre la réalité sombre de ses frères noirs américains. Témoin, son reportage, premier du genre, sur le chef de gang Red Jackson, à Harlem ! Dans l'oeil de Gordon Parks, tout y passe : la force et le désespoir de cette pointure du banditisme, tour à tour triomphant et abbattu par les codes de la rue. La publication de ce reportage inédit, détonne au milieu des images glacées et convenues des stars blanches, bon teint de l'époque. Il signe définitivement, le regard noir de Parks. Un regard dénué de complaisance, juste, qui réécrit l'Histoire américaine et sert la lutte pour les droits civiques. Toujours au nom de son objectif, Gordon Parks va saisir, les personnalités emblématiques de son temps : Mohamed Ali, les Black Panthers, Indrid Bergman, Giacometti, Marylin Monroe. La vague de reportages Parks déferle dans le flot ininterrompu de la presse : il devient alors le premier reporter de couleur à intégrer l'équipe attitrée de « Life ». Ce volet de son travail, est notamment, rappelé à travers l'expositon des Rencontres d'Arles, qui consacre ses reportages comme ses portraits. Disparu en 2006, on imagine que Gordon Parks, saisisse une autre âme avec laquelle, il aurait eu matière à découdre : le boxeur américano-allmemand, Charly Graf. Issu des bidonvilles de Manheim, ce boxeur noir incarnait la dualité et la souffrance de sa communauté. Charly Graf a été champoin de boxe mais aussi proxénète, il a connu la prison, où il a pris la décision de remonter sur le ring pour reconquérir son titre… C'est la découverte de la littérature et de la philosophie, qui lui ont ouvert de nouveaux horizons lors de sa période d'incarcération d'une durée de dix ans, grâce à Peter- Jürgen Boock, ancien membre de la Fracton Armée Rouge, en détention à ses côtés. Aujourd'hui, Chraly Graf, est travailleur social en Bavière. Pour en revenir à l'oeuvre de Gordon Parks, deux ouvrages font de plus échos, à sa mémoire ainsi qu' à l'exposition des Rencontres d'Arles, qui se tiennent jusqu'au 22 juillet, « Gordon Parks, Une Histoire Américaine » et « Gordon Parks ». Afin que le myhte reste entier. « Gordon Parks, une histoire américaine », Rencontres-Arles exposition proposée en collaboration avec la Gordon Parks Foundation New-York à Arles jusqu'au 22 septembre 2013. « Gordon Parks, Une Histoire Américaine », Alessandra Mauro et sara Antonelli, Actes Sud, 160 photographies. « Gordon Parks », Paul Roth, 92 photographies, Photo Poche.