Vous êtes ici : Actualités / A La Une / Santé : le diabète, un frein à l'économie des pays en développement Le constat est du Professeur Jamal Belkhadir, Président de la Ligue marocaine de lutte contre le diabète. L'ancien Directeur de l'hôpital Ibn Sina de Rabat intervenait à l'occasion du colloque international sur le diabète et la nutrition tenu à Rabat les 5 et 6 juillet 2013. De nombreux experts nationaux, maghrébins, d'Afrique, d'Europe ont pris part à cette grande rencontre afin de faire un plaidoyer pour se mobiliser contre ce fléau qui atteint 10% de personnes au Maroc. Selon le Pr. Belkhadir, pour « débattre des récentes acquisitions scientifiques et techniques en matière de transition épidémiologique, de prévention et de traitement du diabète, conformément à la Déclaration politique de la réunion de haut de niveau de l'Ag de l'Onu sur la prévention et la maîtrise des maladies non transmissibles de 2011, ainsi qu'aux directives contre le diabète, contenues dans le plan mondial 2011-2021 de la Fid et à celles de la 66e Ag sur la santé de l'Oms à Genève en 2013, ainsi que les dernières recommandations de la 2e Conférence nationale sur la santé qui a eu lieu à Marrakech en début de cette semaine ». Fort impact économique du diabète Première cause de morbidité et mortalité par maladie cardiovasculaire, associé avec les autres facteurs de risque, première cause de cécité et première cause d'amputation des membres inférieurs, le diabète est un véritable fléau aux multiples conséquences. Celle économique reste flagrante notamment dans les pays en développement à l'instar du Royaume chérifien. D'après les éclairages du Pr. Belkhadir, partout dans le monde, l'impact économique du diabète est énorme. Les dépenses mondiales en matière de santé publique, destinées à traiter et à prévenir le diabète et ses complications, s'élèvent à des centaines de milliards de dollars chaque année. En effet, les dépenses en traitements augmentent plus vite que la population. Toutefois, les frais les plus importants imputables au diabète sont liés aux décès prématurés et aux handicaps générés par ses complications évitables. Il faut préciser néanmoins que plus de 80 % des dépenses en soins médicaux pour le diabète sont effectuées dans les économies les plus riches de la planète, alors que dans les pays les plus pauvres, où vivront bientôt 80 % des personnes atteintes de diabète, on ne débourse pas assez pour fournir ne serait-ce que les médicaments antidiabétiques bon marché. Le diabète augmente plus vite dans les économies en développement que dans celles développées, ce sont les premières qui accuseront la plus grosse perte en croissance économique. Les opportunités économiques que l'Onu souhaite générer pour les pays en développement grâce aux objectifs du Millénaire pour le développement seront grandement limitées par le diabète si les traitements permettant de prévenir les complications ne sont pas utilisés. Si rien n'est fait, le diabète menace d'absorber les bénéfices du progrès économique dans le monde entier. Au Maroc, la situation est préoccupante et les dernières estimations montrent une prévalence de 10%. L'enquête Maremar dont les résultats ont été annoncés durant le colloque montre des chiffres qui dépassent 13%. De plus et en l'absence de dépistage systématique, plus de 50% des diabétiques ignorent qu'ils sont malade. Ce colloque international sur le diabète et la nutrition, a été non seulement une occasion pour débattre des récents progrès en matière de prévention et de traitement du diabète, mais aussi pour discuter des stratégies engagées dans la région Mena et particulièrement au Maroc pour lutter contre cette épidémie.