Vous êtes ici : Actualités / featured / L'opposition donne un ultimatum à Morsi L'opposition égyptienne a donné jusqu'à mardi au président Mohamed Morsi pour qu'il quitte le pouvoir, le menaçant, en cas de refus, d'une campagne de désobéissance civile, au lendemain de manifestations monstres. «Au moins seize personnes ont été tuées dimanche dans tout le pays en marge des manifestations, dont huit dans des affrontements entre pro et anti-Morsi au Caire», a indiqué lundi le ministère de la Santé dans un nouveau bilan dressé. L'armée et la police se sont déployées dans le pays pour éviter des dérapages graves, notamment autour des établissements vitaux. Le siège du mouvement des Frères musulmans, dont M. Morsi est issu, qui se situe dans le quartier du Moqattam au Caire, a été en partie incendié dans la nuit, avant d'être occupé et pillé lundi matin. «Nous donnons à Mohamed Morsi jusqu'au mardi 2 juillet à 17H (15H GMT) pour quitter le pouvoir et permettre aux institutions étatiques de préparer une élection présidentielle anticipée», a affirmé le mouvement Tamarrod sur son site internet. En cas de refus, «mardi 17H sera le début d'une campagne de désobéissance civile totale». Point de non retour Selon Jean-Noel Ferrié, directeur de recherche au CNRS, et directeur adjoint du Centre Jacques Berque (CJB) à Rabat, la situation de Mohamed Morsi est « probablement intenable. La question est de savoir combien de temps il peut durer ». Il précise que cela ne peut durer « qu'en s'aggravant ». Selon Ferrié, la raison principale de cette situation de non retour est la volonté des islamistes d'exercer unilatéralement le pouvoir depuis leur arrivée au pouvoir. « Les possibilités de sortie de crise sont peu nombreuses », analyse Jean-Noel Ferrié. « Une première éventualité est celle qu'espère Mohamed Morsi et les Frères Musulmans à savoir que le mouvement s'essouffle et perde de l'ampleur. Mais ce scénario est peu probable puisqu'il s'agit d'une crise qui s'est accentuée depuis l'arrivée au pouvoir de Morsi. Un deuxième scénario est celui de la démission de Mohamed Morsi mardi, comme le demande les manifestants. Mais ce scénario reste également peu probable puisque Morsi n'a aucune raison de partir du jour au lendemain », ajoute Ferrié. Le troisième scénario, le plus probable, selon Jean-Noel Ferrié, est que « la situation de tension va encore perdurer jusqu'à ce que l'une des parties l'emporte ». « Le grand risque dans cette situation est l'escalade de la violence », ajoute-t-il.