Signe des temps : la crise qui frappe l'économie nationale a fini par rattraper le secteur automobile, une activité qui se targue d'en être à l'abri. Pour la première fois depuis plusieurs mois, les ventes de voitures neuves ont affiché une évolution négative, selon les dernières statistiques de l'Association des importateurs de véhicules automobiles au Maroc (AIVAM). Fin mai 2013, les nouvelles immatriculations (CBU+CKD) se sont inscrites dans un retournement de tendances pour se situer à 53 048 unités contre 54 837, soit une chute de 3,26%. Le revirement observé traduit la morosité ambiante de l'économie nationale comme le montre le repli d'un certain nombre d'indicateurs pour ne citer que la décélération des crédits à la consommation. Il reflète également la perte de confiance des ménages et des chefs d'entreprises. La dernière enquête de conjoncture auprès des ménages menée par le HCP a montré que plus de la moitié des ménages marocains ne prévoient pas de faire des achats de biens durables sur les prochains mois. A cela il faudrait ajouter une variable caractéristique de notre économie, dont le PIB dépend énormément, ce sont les perspectives de la campagne agricole. Sous l'effet d'une amélioration attendue des revenus ruraux, la consommation intérieure d'une façon générale affiche une décélération notable tout au long de la période de la moisson et les deux mois lui précédant. Un seul chiffre pour le prouver : l'encours des crédits à la consommation avait enregistré au terme du premier quadrimestre une quasi- stagnation de 0,6% à 39,7 MMDH. Les contreperformances françaises se poursuivent La relance ne pourrait ainsi être espérée qu'à partir du 4ème trimestre. L'AIVAM informe qu'à fin mai de l'année en cours Dacia capte toujours la tête du classement avec 12 258 livraisons, soit une légère appréciation de 2,42% en variation annuelle. Suivie par Renault, la société mère de la filiale roumaine, qui a réussi à atténuer ses pertes sèches enregistrées ces derniers mois. La marque au losange a cumulé 8 206 nouvelles immatriculations contre 8 928 un an auparavant. De son côté, Ford conserve toujours la 3e marche du podium. La marque américaine a en effet réalisé une avancée de plus de 15% à 4 622 voitures. Au moment où les contreperformances de l'industrie française se poursuivent à l'exemple de Peugeot. La marque au lion pointe au pied du podium en accentuant ses méventes de 8,26% à 4 389 véhicules. Fidèle à son rang , Hyundaï a réussi un joli coup en bouclant le classement du Top 5. Les livraisons de la marque sud coréenne ont totalisé 4 098 unités, soit un bond de 21%. Si une marque peut se targuer de ses performances c'est bel et bien Fiat. La marque italienne s'offre un exploit de plus 24%. Elle a vu le nombre de ses commandes sauter pour culminer à 2 949 voitures au lieu de 2 347 sur la même période de référence. Emboitée par la seule marque « Made in France» qui a pu tirer son épingle du jeu, Citroën. La marque aux chevrons a commercialisé 2 619 modèles, soit un gain précieux de 8% en comparaison annuelle. Quant à Volkswagen les beaux jours ne sont pas au rendez-vous cette fois-ci. Les ventes de la marque allemande ont perdu 13,4% à 2 427 nouvelles immatriculations. Pour sa part, Nissan s'accroche toujours dans le top 10. La marque japonaise qui est arrivée à damer le pion à sa compatriote Toyota, flirte avec un volume global de 1 678 unités commercialisées contre 1 449 voitures, soit un envol de 15,8%. Toyota, malgré le manque d'engouement des clients reste dans le top 10. Le leader mondial n'arrive pas encore à retrouver des couleurs. Ses ventes se sont contractées de 29,5% à 1 560 unités.