Le coronavirus, proche du SRAS (syndrome respiratoire aigu sévère), se propage de plus en plus en Arabie Saoudite. Quatre nouveaux cas ont été détectés dans le royaume, où ce virus a déjà fait 15 morts. L'information a été annoncé dans la nuit de lundi à mardi par le ministère de la Santé via un communiqué publié sur son site Internet. Ces nouveaux cas portent ainsi à 28 le nombre de personnes ayant contracté le virus dans le pays depuis 2012. Au niveau mondial, 34 cas d'infection ont été confirmés par l'OMS (Organisation mondiale de la Santé), bien avant cette nouvelle annoncée par l'Arabie Saoudite, dont 18 personnes sont décédées. En France, un deuxième cas a été recensé. Ce patient avait partagé pendant trois jours, à l'hôpital de Valenciennes, la chambre d'un homme de 65 ans revenant de Dubaï, premier cas avéré du coronavirus dans l'Hexagone. Quid de la situation au Maroc ? « Le Maroc n'est pas touché par le virus », rassure d'emblée Abderrahmane Belmamoun, directeur de la direction de l'épidémiologie au ministère de la santé. Et de poursuivre : « Cela n'empêche pas que la vigilance soit de mise surtout que l'on ne dispose pas d'information ni sur le mode de transmission du coronavirus ni de traitement spécifique contre ce nouveau virus. Il n'existe non plus de vaccin contre ce virus ». Selon ce responsable du ministère de la Santé, la situation n'est pas inquiétante puisque «le potentiel contaminant du virus est très limité ». « Le virus se propage de l'animal à l'homme. La contamination d'homme à homme est très limité. Le Maroc dispose de deux laboratoires de surveillance à savoir l'Institut Pasteur et l'Institut national d'hygiène pour surveiller l'évolution de la maladie dans le pays », poursuit-il. Une réunion à huit clos devait se tenir hier entre le ministre de la Santé Houssaine El Louardi et le directeur de la direction de l'épidémiologie au ministère de la santé à Marrakech. A l'ordre du jour, l'examen de la situation épidémiologique du virus et les mesures nécessaires à prendre en cas de détection de la maladie dans le pays. Faut-il annuler le Haj ? L'apparition de ce virus provoque la panique notamment à l'approche du pèlerinage annuel de la Mecque. La question d'interdire aux pèlerins d'accomplir le Haj se pose. « La décision est lourde. Seule l'Arabie Saoudite a la souveraineté sur cette question. L'OMS a également son mot à dire. Pour le moment, il est difficile de prendre une décision. On ne peut qu'attendre », indique Abderrahmane Belmamoun directeur de la direction de l'épidémiologie au ministère de la santé. Pour mémoire, suite à la propagation du de la grippe aviaire AH1N1 en 2009, les ministres de la Santé des pays arabes ont décidé lors d'une réunion au Caire d'interdire aux plus jeunes, aux malades chroniques et aux plus âgés d'effectuer le traditionnel pèlerinage de La Mecque en Arabie saoudite. Le but étant de limiter la propagation du virus. Par contre, l'Iran et la Tunisie avaient formellement interdi le pèlerinage à tous leurs citoyens. Le virus n'a pas encore livré son secret Peut-on craindre une épidémie ? L'OMS s'abstient de répondre à cette question arguant qu'elle ne dispose pas d'assez d'informations notamment sur le mode et la source de transmission du coronavirus. Difficile de juger la dangerosité du virus car il est toujours méconnu par les chercheurs. Que sait-on donc de ce nouveau virus ? Le virus est proche du SRAS sur le plan clinique. Il provoque de graves infections des voies respiratoires basses (les poumons) et de la fièvre. Mais, il déclenche en plus une insuffisance rénale rapide. Sa transmission est très lente. En témoigne le faible nombre des cas d'infection recensé (34 cas depuis 2012). Le virus se transmet de l'animal à l'homme. La transmission d'homme à homme est écarté par l'OMS bien que le deuxième cas enregistré en France contredit cet avis. Cependant, l'OMS maintient sa position. Les médecins en France disent que la transmission a été faite à cause de la proximité entre les deux hommes à l'hôpital. Reste donc à savoir si le coronavirus se propage facilement par contact.