Exceptionnel, il est, le projet est, en effet, complexe en termes d'ouvrages ! Première du genre au Maroc, le plus grand pont haubané d'Afrique est sur de bons rails. Le ministre de l'Equipement et des transports, Abdelaziz Rabbah, a effectué une visite sur le chantier, dans l'après-midi du jeudi 18 avril. Après un périple sur des routes sinueuses au niveau de la vallée qui semble mener hors de Rabat, de grands édifices se dressent. Munis de leurs casques de protection et gilets, les ouvriers sont à l'œuvre aux côtés des ingénieurs chinois du Groupement Covec-Mbec. Le soleil qui darde ses rayons en cette journée printanière ne les démotive guère. La société des Autoroutes du Maroc (ADM) a cherché à marquer le franchissement de Oued Bouregreg par un ouvrage exceptionnel avec une structure qui n'existait pas auparavant au Maroc, le pont haubané. La construction du pont achevée fait apparaître des pylônes qui affichent déjà une fière allure. cela augure d'une élégante architecture, au grand bonheur des futurs usagers de l'autoroute de contournement. Cette dernière constitue « le premier projet complexe multi-intervenants », a tenu à préciser le ministre de l'Equipement et des transports. L'autoroute de contournement de Rabat, longue de 41 km, permettra de soulager les artères de la capitale et de mieux desservir les quartiers périphériques et la ville nouvelle de Tamesna. A ouvrage exceptionnel, moyens exceptionnels Plusieurs expertises ont été sollicitées pour la construction de ce pont. ADM, maître d'œuvre est accompagné par le groupement chinois Covec-Mbec, d'une assistance technique française et le laboratoire maocain LPEE. Quelques 150 personnes s'activent dans le chantier où « les plus grandes difficultés ont été surmontées », indique El Kenzi Omar, responsable de suivi des travaux du pont à haubans. « Nous avons fait face à des contraintes qui ont ralenti le rythme de travail, mais on a essayé d'anticiper par la suite pour rattraper le retard », a-t-il ajouté. Avec un tablier (le niveau où circuleront les voitures, ndlr) de 150 mètres, « l'ouvrage a nécessité d'énormes calculs avec des logiciels spécifiques », dixit l'expert français de la Seteltpi, Latallerie Gérard Serge, spécialisé en ouvrage exceptionnel. Le volet environnemental n'a pas été laissé en rade. A côté de l'économie de déblais, 900 hectares d'arbres seront plantés. Enfin ce projet, le plus complexe en termes d'ouvrages, constituera, de l'avis du ministre « une bonne mémoire pour les universitaires et les chercheurs dans le domaine ». Selon Othmane Fassi Fihri, Directeur général des Autoroutes du Maroc, le coût total du projet est de 2,8 milliards de DH, hors prix des expropriations.