Le Maroc a opéré un choix judicieux en s'alliant avec l'Allemagne, un pays qui capitalise plus de 20 ans d'expérience dans la promotion des énergies renouvelables. A travers la GIZ, deux principaux projets viennent en appui aux principales agences nationales du secteur des énergies renouvelables, l'Agence pour le développement des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique (ADEREE) et la Moroccan Agency for Solar Energy (MASEN). Le plus ancien, le projet PEREN (Promotion des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique) a démarré en janvier 2008. Le deuxième projet, l'accompagnement du Plan solaire marocain (APSM) est plus récent. Une année précisément vient de s'écouler après son lancement. Les énergies renouvelables, une véritable aubaine pour le Maroc «Techniquement, le Maroc pourrait s'approvisionner plus de 1 000 fois au moyen des énergies renouvelables », selon Dieter Uh, conseiller technique principal du Projet Peren. Le Maroc dispose, effectivement, d'un fort potentiel en énergies renouvelables pour satisfaire à ses besoins en énergie sans contribuer au réchauffement climatique. Tirer profit efficacement de cette manne demande une certaine expertise. En 2008, sur sollicitation du ministère de l'énergie, des mines, de l'eau et de l'environnement, le projet a été lancé « en appui au centre de transformation des énergies renouvelables à Marrakech qui deviendra plus tard l'Aderee », précise D. Uh. La Peren intervient au niveau de quatre axes et accompagne le ministère, depuis cette année, dans les petits projets de moyenne et basse tension du photovoltaïque, du biogaz et des éoliennes. L'organisation du secteur, qui passe d'abord par la réglementation et une forte législation, constitue le premier champ d'action de la Peren. La GIZ a, ainsi, particulièrement aidé le Maroc dans l'élaboration de la loi 13.59. La Peren, c'est également un appui à la transformation et à la réadaptation de l'Aderee, des études spécifiques menées pour la promotion des énergies renouvelables. A titre d'exemple, D.Uh évoque de l'étude du potentiel du photovoltaïque au Maroc, effectuée en 2010-2011. Pour 2013, une stratégie pour le biogaz du Maroc est en cours. Pour une politique efficiente des énergies renouvelables, la formation et la recherche sont aussi des piliers fondamentaux. Au lendemain du lancement de la Peren, les Allemands ont vite constaté un « manque d'expérience et de compétences dans les universités », indique D.Uh, « c'est pour cela que le 4e axe d'intervention du projet est consacré à la création d'un réseau académique pour la formation et la recherche ». 200 professeurs ont été formés, à cet effet, dans les universités et les écoles d'ingénieurs. Ce deuxième projet allemand, très récent (lancement en 2012) a pour objectif principal de renforcer l'intégration industrielle et technologique de l'énergie solaire au Maroc. La GIZ apporte son expérience dans le solaire via un renforcement de la synergie entre les entreprises privées, la recherche appliquée et la formation. L'accompagnement du Plan solaire marocain Selon ce processus, les différentes parties prenantes, sous la direction du ministère, contribuent à valoriser le fort potentiel du Maroc en énergie solaire. Pour le projet Peren, quatre domaines-clés ont été ciblés. Il s'agit, dans un premier temps, d'aider à la réalisation d'un certain nombre d'innovations en technologies solaires. L'APSM accorde une priorité à l'élaboration d'un réseau de coopération à l'échelle nationale et internationale afin de faciliter le transfert de savoir et de technologie. Le projet soutient les entreprises marocaines, en particulier les PME, les institutions de recherche pour une coopération transversale axée sur l'innovation dans le domaine des technologies solaires. Enfin, l'APSM jouera un rôle de facilitateur pour mener une coopération structurée entre les ministères concernés, ce qui aboutira à un échange continu d'informations et de connaissances et une adaptation constante des stratégies et des politiques. Le soleil est loin d'être rare au Maroc. Plusieurs spécificités sont favorables à la réalisation de thermosolaires. Actuellement, un programme d'incitation du ministère pour les chauffe-eaux solaires est soutenu par la GIZ , « bien que la mise en place est complexe », note D.Uh. Le Maroc ne compte pas s'arrêter uniquement à un approvisionnement local. Ses perspectives ? Réaliser un tissu industriel pour l'énergie solaire et exporter vers l'Europe. Une disposition qui est déjà prévue dans la loi 13.59. Depuis le lancement des deux projets d'appui allemands, le bilan est jugé « positif ». La stratégie nationale « ambitieuse mais réaliste », dixit D.Uh, augure donc des lendemains meilleurs.