Nous sommes partisans de l'intégration des droits de l'Homme dans le mandat (de la Minurso)». La déclaration, reprise par l'Agence EFE, est de la vice-présidente du gouvernement espagnol. Maria Fernández de la Vega, Elle s'est fendue de cette déclaration à la sortie d'une réunion, à New York, avec le SG de l'ONU. C'est dire que des jours cruciaux attendent la diplomatie marocaine. Cela d'autant que la déclaration de la Numéro 2 du gouvernement espagnol intervient trois jours avant la décision du Conseil de Sécurité relative à la prorogation, pour une année, qui arrive à terme fin avril. Réunion au cours de laquelle il sera décidé si le Conseil donnera suite à la revendication du Polisario et ses mentors qui exigent l'intégration de la supervision du respect des droits de l'Homme au Sahara dans la mission de la Minurso. Le timing de cette «sortie» de la responsable du gouvernement espagnol ne semble pas anodin. Elle intervient alors qu'un ancien dirigeant du Polisario, Ould Souilem, s'apprête à prendre ses fonctions comme ambassadeur de Rabat à Madrid. Elle fait également suite à une offensive internationale menée par le Polisario et faisant des droits de l'Homme son cheval de bataille. Et c'est Mohamed Abdelaziz en personne qui s'est positionné en première ligne de cette nouvelle offensive. Son déplacement à New York s'est soldé par une déclaration pour le moins inquiétante de Ban Ki-moon. Pour le Maroc, cela est interprété comme une nouvelle «manœuvre pour mettre des obstacles devant le processus de négociations». Vendredi, ce dernier «s'est déclaré très inquiet des rapports de violations des droits de l'Homme. (Il) a annoncé que son envoyé personnel, Christopher Ross, ainsi que le secrétariat de l'Onu, continueraient à œuvrer à la défense des droits humains des Sahraouis», affirme le service de presse de l'ONU. L'affaire Aminatou Haidar et le cas du groupe de Salem Tamek ont servi d'argumentaire pour les teneurs de cette thèse d'intégration des droits de l'Homme dans les fonctions de la Minurso. L'Espagne finit par céder à cette pression alimentée également par les associations pro-Polisario très actives sur le territoire espagnol. S'excusant presque, «la» vice-président du gouvernement déclare en substance : «dans nos positions, nous avons toujours fait référence aux droits de l'Homme. Nous nous engageons pour que soit établi un dialogue en ce sens et que les résultats soient évalués dans le cadre des Nations unies». Pour le Maroc, parler des droits de l'Homme dans le cadre de la Minurso serait envenimer davantage la situation. Rabat considère cet appel à l'élargissement de la mission de la Minurso aux droits de l'Homme comme une nouvelle «manœuvre pour mettre des obstacles devant le processus de négociations».