Que représente la filière équine sur le plan socio-économique ? C'est une filière qui représente 0,5% du PIB. Nous estimons la contribution au PIB autour de 5,5 milliards de dirhams en 2012. Notre objectif est de la doubler sur la base des chiffres de 2010 et donc passer cette contribution de 4,5 milliards à 9 milliards en 2020. Nous prévoyons également de doubler les emplois dans le secteur, qui sont estimés à 11 500 emplois directs et indirects. Par rapport au côté social, c'est difficile de se limiter qu'au coté social puisque le cheval a un impact sur le coté culturel, politique et historique. Aujourd'hui, pratiquement tous les rois, émirs et princes du Golfe ont leurs chevaux. C'est un animal d'une grande noblesse qui jouit d'une belle impact même dans le milieu rural. Maintenant le défi est de transformer une partie de cette passion vers des projets pour aider les éleveurs au niveau local et microéconomique et pouvoir créer des entreprises. L'objectif est que cette filière devienne rentable, pas au niveau macroéconomique ou national, mais plutôt au niveau local. Pratiquer le sport équestre demeure cher, comment comptez-vous le démocratiser ? C'est notre rôle de démocratiser l'accès à ce sport pour qu'il y ait plus de personnes qui le pratiquent. A ce moment là, les prix seront plus intéressants. Pour cela, nous devons encourager les gens à créer plusieurs activités comme les clubs équestres pour faire de la balade équestre et du tourisme équestre et dispenser des cours. On pourrait aussi créer des activités autour de la Tbourida et présenter ce spectacle aux touristes locaux et internationaux. C'est en créant ce genre d'activités qu'on pourra démocratiser ce secteur. Quelle est la position du Maroc au niveau régional ? En Algérie, la race Barbe est extrêmement présente comme au Maroc et il y a un vrai intérêt. Toutefois, la filière est moins organisée c'est pour cela qu'ils comptent s'inspirer du Maroc et nous travaillons avec eux sur ce point. Pour la partie course, ils sont en retard par rapport au Maroc. D'ailleurs, nous sommes leaders dans la région. Que ce soit la Tunisie, la Libye et l'Algérie, tous ces pays demandent de l'assistance au Maroc et nous finalisons un partenariat avec la Libye dans ce sens. D'autres suivront avec la Tunisie et l'Algérie. Pour la Tunisie, le secteur est beaucoup plus organisé au niveau de la course, alors qu'au niveau de la Libye il y a une véritable volonté et nous pensons que dans 5 ans, ils seront au même niveau que celui du Maroc. Veuillez nous décliner les principaux axes de la stratégie du secteur et son état d'avancement ? Il y a trois axes de développement et 4 axes transversaux. Tout d'abord, la sauvegarde et la promotion du cheval Barbe, ensuite le développement des utilisations du cheval et enfin le développement des courses. Par rapport aux axes transversaux, nous avons la gouvernance et représentativité des acteurs et associations, ensuite la communication et l'élevage ainsi que la formation. En parallèle, nous avons lancé plusieurs chantiers comme la finalisation des contrats-programmes pour la filière course. Nous sommes en train de revoir la Tbourida qui utilise environ 15 000 chevaux et qui pourrait avoir un problème de transmission aux nouvelles générations. Pour ce qui est des Haras nationaux, qui sont le relais entre les éleveurs et l'institutionnel, nous sommes en cours de rénovation des infrastructures. Sur un autre registre, nous allons refaire le systèmes d'informations et la gestion des courses pour avoir un meilleur service et une meilleur information. Quel est votre plan d'action relatif aux hippodromes ? Il y a actuellement 1 800 courses par an dans les 6 hippodromes du Maroc et qui sont situés à Meknès, khemisset, Casablanca, Rabat, Settat et El Jadida. Ils connaissent la participation d'à peu près 2 500 chevaux appartenant à 500 propriétaires. C'est toute une microsome qu'on compte développer notamment en réadaptant le programme des courses pour qu'il soit plus fluide et sélectif. Nous avons augmenter les primes qu'on donne aux 5 premiers gagnants. Nous sommes passés d'une moyenne de 15 000 DH au premier à 20 000 DH et 10 000 DH au 2ème. Nous avons également un projet de reconstruction de l'hippodrome de Rabat qui sera l'hippodrome de référence au Maroc. Nous allons également construire des centres d'entraînement des chevaux. Quel est le budget alloué à la SOREC ? Nous n'avons pas de budget alloué mais nous gérons les jeux hippiques et nous prenons une part des recettes de ces jeux. Ce qui fait que nous avons actuellement un chiffre d'affaires de 500 millions de dirhams. Comptez-vous travailler en partenariat avec le ministère du tourisme pour développer les activités hippiques et équestres dans l'arrière pays ? Nous travaillons sur ces axes là. Maintenant, il faut qu'il y ait un travail de formation et de sensibilisation. Dès que l'on termine cette partie là, nous allons concrétiser cette ambition et ce dans un an et demi à peu près. Voir l'article sur la filière équine