Miloudi, comme la plupart de ses semblables, pourrait se targuer sur un CV fictif, d'être un consommateur. Pas un jour ne passe sans qu'il débourse quelques deniers pour assouvir quelque besoin plus ou moins vital. Cette semaine, se rendant chez Microchoix, par commodité et non pas par choix, pour acheter un ordinateur, il a constaté qu'il ne pouvait pas payer sa marchandise par chèque. Ou pour être plus précis, que seuls les chèques certifiés étaient acceptés. Ce qui suppose, soit de prévoir à l'avance tous ses achats et les montants associés, de se rendre à sa banque préférée et de payer quelques dirhams pour que l'on accepte de prendre ses sous… Mais, comme le préposé de Microchoix, très agréable et professionnel soit dit en passant est conciliant, il a proposé à son client du jour de prendre un chèque normal, et que notre Miloudi, qui n'a rien d'autre à faire, revienne chercher sa camelote une fois que ledit chèque aura été encaissé. On repassera donc pour l'achat impulsif et pour les embouteillages. Miloudi avait l'impression de quémander une faveur, celle de dépenser ses sous. Profitant de la proximité d'un GAB, doux nom du guichet qui accepte de délivrer quelques billets en échange d'un code secret, notre consommateur revient avec des billets craquants. L'histoire aurait pu se terminer là, mais, en lui remettant la facture, Momo, appelons le ainsi, lui explique que la garantie est de 1 an, c'est-à-dire 11 mois. Après lui avoir fait répéter le nombre de mois d'une année universelle, le vendeur a expliqué à Miloudi que Dell, le fabriquant, ne comptait pas les jours fériés dans sa garantie, ce qui la ramenait à un an moins un mois, soit une nouvelle année de onze mois selon le géant américain. C'est ainsi que le pauvre Miloudi qui était venu acheter un ordinateur a commencé à se demander s'il était au Maroc ou en Union Soviétique où sa seule alternative était de ne pas s'engager dans une relation aussi défavorable.