La CAN est la compétition des hiérarchies chamboulées par excellence. Après avoir tourné le dos au septuple tenant du titre (l'Egypte) et à un titan continental (Cameroun), la Coupe d'Afrique des Nations a éjecté son tenant du titre, la Zambie, mardi dans le cadre des matchs du groupe C. La situation des hommes d'Hervé Renard s'annonçait déjà compliquée, eux qui n'ont présenté aucun signe rassurant depuis le début de la compétition. Ils quittent le tournoi qu'ils avaient raflé à la surprise générale l'année dernière, avec le même bilan ayant accéléré la sortie du Maroc (3 matchs nuls). En tête du groupe, le Burkano Faso a déjoué tous les pronostics et s'est proclamé leader du groupe avec 5 points, avec deux matchs nuls et une victoire écrasante contre l'Ethiopie (4-0). Les Etalons ont accroché la Zambie lors du dernier match, mardi, et ont ouvert la voie au Nigeria qui ne s'est pas fait prier pour faire sombrer la même Ethiopie par deux buts à zéro. Les Super-Eagles signent donc un come-back réussi en CAN 2013, après avoir raté l'édition précédente au Gabon et en Guinée Equatoriale. La Zambie passe à la trappe Un an après avoir fait sensation grâce à un parcours impeccable en CAN 2012, la Zambie repose ses pieds sur terre, voire les enfoncent. Les Chipolopolos ont été victimes d'une chute rugueuse, en quittant le tournoi dès le premier tour après avoir concédé trois matchs nuls ternes et sans goût. La formation qui avait assagi le Sénégal, le Ghana et la Côte d'Ivoire il y a douze mois était dépourvue d'armes durant cet exercice. Une situation qu'on a pu remarquer dès le premier match face à l'Ethiopie, qui a contraint le tenant du titre au partage des points malgré son infériorité numérique. Le deuxième nul fut contre une formation du Nigeria imposante de par sa réputation mais modeste sur la pelouse, tandis que le coup de massue fut face au Burkina Faso, mardi (0-0). Chris Katongo et compagnie rebrousseront donc chemin, puisque les 3 points encaissés et les deux buts marqués en parcours n'ont pas suffi à hisser l'équipe en quart de finale. Hervé Renard, le coach de la Zambie et artisan du succès de 2012, a quand même minimisé l'effet de cette disqualification précoce en déclarant après le match : « C'est mieux de gagner une fois dans la vie que d'aller en quart à chaque fois et ne jamais rien gagner. Ça n'efface pas l'échec, mais je suis très fier de mes joueurs. Même dans les moments difficiles, il faut faire les bonnes analyses. Tout le monde est triste, bien sûr, mais on a fait le maximum. Les joueurs ont fait un très bon match mais n'ont pas marqué ». La sortie de la surprenante équipe de 2012 a toutefois braqué les projecteurs sur la surprise de l'édition actuelle : le Burkina Faso. Les Etalons ont très bien négocié leur matchs du groupe C, et surtout évité l'ogre ivoirien en occupant la première place. Il retrouveront le Togo ou la Tunisie, qui devaient se retrouver hier. Le Nigeria passe mais agace Le retour du Nigeria en Coupe d'Afrique des Nations a été réussi, du moins en terme d'efficacité. Les Super-Eagles ont cravaché, mais ont finalement brigué le ticket pour les quarts de finale après leur succès contre l'Ethiopie. Les coéquipiers d'Obi Mikel ont fourni un jeu lacunaire à la limite soporifique, qui les a condamnés à enregistrer deux matchs nuls avant la rencontre de mardi. Face à une formation absente de la CAN pendant plus de 30 ans, le Nigeria s'est vu incapable de marquer jusqu'à la 80e minute, lorsque la star de son attaque Victor Moses a été fauché en surface de réparation. Le joueur de Chelsea a lui même transformé le penalty, avant de revenir 10 minutes plus tard pour provoquer un second et le tirer (2-0 à la 90'). Le prochain adversaire des Blancs et Verts sera la Côte d'Ivoire, qui n'a jusque-là pas badiné avec ses adversaires. Les Eléphants pourraient aisément expulser leur rival du quart de finale, bien que l'affiche paraisse alléchante et serrée sur papier.