Le juge espagnol Baltasar Garzon compte de nouveaux appuis au Maroc. C'est le Centre de la mémoire commune et l'avenir (CMCA), que préside Abdeslam Boutayeb, qui vient de joindre sa voix à celles dénonçant la mise en accusation du célèbre juge espagnol. Pour le CMCA, cette manœuvre «politique» a pour objectif de «bloquer le rétablissement de la vérité sur les crimes contre l'humanité qui ont concerné à la fois Espagnols et Marocains». Le Centre, qui s'est fait connaître par ses investigations sur la «gazage» du Rif par des Espagnols, estime que «ceux qui veulent juger Baltasar Garzon visent en fait à enterrer la vérité sur l'ère de la dictature franquiste avant toute chose». Le rétablissement de la vérité sur les violations graves des droits de l'Homme au cours de la guerre civile et de l'ère franquiste «intéresse aussi les Marocains». Par conséquent, affirme un communiqué rendu public par le CMCA, «les Marocains qui ont inventé une expérience originale dans le domaine de la justice transitionnelle ont les droits politique, juridique et moral de connaître le sort de milliers de leurs compatriotes enrôlés dans une guerre qui ne les concernait nullement pendant qu'ils pâtissaient de la domination coloniale espagnole».