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Khénifra se réconcilie avec ses enclavés
Publié dans Le Soir Echos le 18 - 01 - 2013

Chaque hiver, des provinces du pays font les frais de cabales, parfois mal « orchestrées », dénonçant la léthargie des services publics, des élus, et de leur « insouciance mortelle » face à la situation des populations qui ont choisi de rester dans l'arrière-pays, là où les infrastructures sont parfois difficiles à installer. Khénifra et sa région, fief des Zayanes, est la localité qui mérite le titre de « Province la plus médiatisée» ces trois dernières années : des crues répétées avec des dégâts et des décès, un froid mortel, du temps où Anefgou dépendant encore territorialement de Khénifra, ou encore un simple fait-divers, lié aux conditionnements climatiques, où ne serait « impliquée » qu'une partie sans la moindre allusion à une autre. Aujourd'hui, la province et ses responsables jurent par tous leurs dieux que les efforts pour circonscrire l'impact des conditions climatiques sur les habitants de cette région sont palpables. D'autres, parmi les habitants, réclament beaucoup plus en déclarant que les choses doivent changer. Alors, qu'en est-il dans la réalité ?
Une structure sanitaire en révolution
Le mot peut paraître démesuré, mais la ville de khénifra disposera avant la fin de cette année d'un hôpital des spécialités. Dr. Laaroussi, directeur de l'actuel hôpital provincial qui date de 1934, est tout fier de nous présenter le projet qui court vers la fin des dernières mois de chantier. Financé avec une aide européenne, le futur hôpital a été construit aux normes internationales, depuis la réception des patients, jusqu'à la disposition des différents pavillons du bâtiment. « Le prochain défi qui nous attend est le recrutement des compétences, notamment médicales, qui feront tourner cet hôpital», lance Dr. Laaroussi. Il est vrai que la santé, ses hommes, et ses infrastructures restent un défi majeur pour les responsables de la région. Le principe des caravanes, notamment médicales qui arrivent chaque hiver des grandes métropoles, ne serait pas efficace, puisqu'aucun suivi n'est assuré. « Des volontaires d'un jour débarquent, ameutent la presse avec un tapage médiatique démesuré, puis plient bagages et reviennent chez-eux. Même les bénéficiaires n'y comprennent rien. D'ailleurs, ils finissent par se retourner vers les services, notamment de santé de la province pour demander parfois où est passée telle ou telle caravane médicale», nous confie une source locale qui a préféré garder l'anonymat. Un médecin du secteur public de la région, quant à lui, nous a confié que les ressources, tant humaines que matérielles, manquent de manière patente au sein des infrastructures. « Caravanes ou pas, la région a besoin de plus de moyens pour faire face à une demande en soins de santé de niveau habituel. Nous manquons pratiquement de tout ici », lance-t-il sans pouvoir contenir un sourire de compassion. En fait, ce « tout », ce sont des médecins privés qui n'arrivent jamais, des ambulances que l'on comptent sur le bout des doigts et un personnel d'aide aux soins, notamment des sages-femmes, en nombre réduit. À Kaf N'Sour, par exemple, un médecin du public et un second, du privé, veillent sur la santé des habitants de cette commune rurale située à 32 km de Khénifra. Au centre sanitaire rurale d'Aguelmous (32 km de Khénifra), ou ce que le ministère de la Santé appelle « Etablissements de soins de santé de base », un médecin et huit infirmiers assurent la tâche. « Je peux vous assurer que le médecin du centre hospitalier d'Aguelmous fait de son mieux pour répondre à la demande des patients de la commune », confie Mohamed Naciri,
chauffeur de transport mixte entre la commune rurale d'Aguelmous et Khénifra. Une reconnaissance spontanée qui prouve que les populations sont prêtes à applaudir pourvu que les services publics soient présents. « Tous les quinze jours, des unités mobiles sillonnent la région à la quête de malades et de personnes attendant une aide des services de santé de la province », nous assure, pour sa part, Dr. Laaroussi, le directeur du Centre hospitalier provincial de Khénifra. Sauf que pour sillonner la région et arriver aux villages, il faut d'abord des ouvrages d'art, des routes et surtout des routes praticables. Le maintien de la viabilité des routes enneigées constitue un enjeu crucial pour les gestionnaires de la route tant sur le plan économique que de la sécurité routière.
Sabler le tronçon national le plus enneigé
Les interruptions de circulation portent un réel préjudice à la population et à l'activité économique et commerciale des régions concernées par les chutes de neiges. D'ailleurs, au Maroc quelque 90 % des personnes et 75 % des marchandises seraient encore aujourd'hui déplacées par voie routière. « Il y a une vingtaine d'années, les populations d'un douar ou d'une commune restaient isolées durant les trois mois de pluies et de neiges. Ce qui n'est plus le cas aujourd'hui », tient à rappeler Mohamed Ali Oukassou, nommé mai dernier, gouverneur de la province de Khénifra. En effet, chaque début d'hiver, une compagne de déneigement est entamée dans le cadre d'une vaste opération lancée chaque année à l'échelle nationale. Un poste de commandant national, installé dans la province d'Ifrane, dirige l'ensemble des opérations à travers les provinces du pays. Khénifra se trouve à la tête des 15 provinces dont le réseau routier est le plus impacté par les chutes annuelles de neige. Selon le ministère de l'équipement, Khénifra et sa région cumule 613 km sur un réseau. Pour la seule saison 2012-2013, les brigades mobiles de la Direction provinciale de l'équipement a totalisé, au 12 janvier courant, 1044 heures de déneigement et 340 heures de sablage. Les axes concernés par ces opérations, la RR503 reliant Ain Aicha à BEn Khelil, la RP7312 reliant Tabadout à Tikajjouine, la RP3214 reliant Almsid à Kbab, la RP7308 reliant Kbab à Kerrouchen, la RP7306 reliant Jenanemas à Oued Srou et la RP reliant Ajedir à Ain Leuh.
Des ouvrages d'art pour rapprocher les populations
Plus de 5,6 millions de dirhams (MDH) ont été alloués à la réalisation d'un pont sur Oued Oum Errabie dans la commune rurale d'Ait Ishaq (province de Khénifra). Attendu vers la fin de cette année, le futur ouvrage d'art, dont la réalisation est financée par le ministère de l'équipement et du transport, sera d'une longueur de 78 mètres et de 8 mètres de largeur. La construction de ce pont vise à renforcer le trafic routier dans la région, faciliter la traversée aux différents véhicules utilisés par les populations locales, promouvoir la commercialisation des produits agricoles, encourager le tourisme rural, désenclaver les habitants des douars de la région, et partant, leur faciliter l'accès aux services sociaux. Le pont intervient dans le cadre des travaux de construction de la route reliant le centre Ait Ishaq et la région d'Aourach, prévue par le deuxième Programme national des Routes rurales (PNRR II), comme nous l'explique M. El Hilali, ingénieur et chef de service des Infrastructures à la Direction provinciale de l'Equipement. Cette route non classée, dont le coût total s'élève à environ 35,35 millions de DH, permettra de désenclaver plus de 7 000 habitants de 7 douars et quatre communes. Le second ouvrage d'art, cette fois-ci opérationnel, est également un pont construit sur Oued Srou dans la commune rurale d'Ait Ishaq. Troisième prouesse en matière d'infrastructures dans la région, un axe routier encore en chantier entre les villes de Mrirt et Khénifra.Ce tronçon long de 3,8 km est attendu fin 2013. Son but, réduire les risques liés à la circulation sur l'un des axes routiers les plus fréquentés de la région. Ce projet, comme tant d'autres étaient et sont attendus depuis des années déjà. Des responsables locaux tiennent toutefois à corriger une erreur communément admise : dans cette région, ce n'est pas le froid, ni les neiges qui font si peur aux populations. Elles s'y préparent bien avant la saison d'hiver. Ce qui fait peur, ce sont les crues, et la ville de Khénifra et ses régions ont en déjà fait les frais. Rassurant, Oukassou nous déclare que l'Etat fait de sérieux efforts pour subvenir aux demandes des populations. Seul bémol, comme il le précise d'ailleurs, les besoins sont énormes.


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