La crise est-elle derrière nous ? On ne peut trancher dès maintenant puisque la reprise économique est timide dans beaucoup de pays. Toujours est-il que des pays émergents et en développement montrent déjà des signes de redressement. Certains pays de la région MENA font d'ailleurs partie des nations émergentes qui arrivent à tirer leur épingle du jeu. En effet, selon le dernier rapport sur la stabilité financière dans le Monde du Fonds monétaire international (FMI), la région MENA se rétablit à bonne allure. Les perspectives du FMI pour l'économie mondiale varient d'un pays à l'autre et au sein même d'une même région. Pour la région MENA, l'institution financière mondiale explique cela par plusieurs facteurs qui influent sur la reprise économique. Le Maroc est concerné directement par l'un de ces facteurs qui consiste en la mollesse de la reprise en Europe. Cette situation pèse sur la croissance des exportations, les transferts de fonds de l'étranger et les recettes du tourisme. Le FMI indique également dans son rapport que «deux forces donnent de l'élan à la région MENA». La première est relative à la hausse des cours des produits de base et la demande extérieure qui dopent la production et les exportations de nombreux pays. La seconde force de reprise de la région est les programmes de dépenses publiques qui jouent un rôle majeur d'accompagnement de la reprise. Toutefois, dans quelques pays, ces programmes sont entravés par la vulnérabilité du secteur financier et la faiblesse du marché immobilier (Emirats arabes unis, Koweït). Les programmes d'investissements publics, surtout dans les infrastructures, continueront à doper la demande intérieure à court terme dans beaucoup de pays de la région MENA. Compte tenu de ces facteurs, entre autres, le FMI a établi ses projections. Il ressort, ainsi, une croissance du PIB de la région MENA de 4,5% en 2010 qui passerait à 4,8% en 2011. Le Maroc, quant à lui, poursuivra selon le FMI, une croissance de 3,2 % en 2010 et de 4,5% en 2011. Le FMI a aussi établi des projections de croissance des prix à la consommation. Au Maroc, ces derniers flamberaient de 2% en 2010 et de 2,6% l'année suivante. Ces perspectives, c'est sous la réserve que les exportations, le tourisme, les envois de fonds et les Investissements directs étrangers (IDE) continuent de progresser, note le FMI. Par ailleurs, l'institution mondiale souligne qu'une grande incertitude entoure ces perspectives, pour deux principales raisons. Premièrement, la croissance plus lente que prévu des pays avancés pourrait peser sur les cours des produits de base et le tourisme. Cela aurait des effets négatifs sur les exportations, les soldes courants et budgétaires et la croissance de la région. Le second risque se rapporte aux suites de la crise de la dette de «Dubaï World», dont «les retombées économiques ont été limitées jusqu'à présent, mais dont le plein effet pourrait se faire sentir pendant quelque temps», indique le FMI. Ce dernier fera aussi remarquer dans son rapport que la relance budgétaire a beaucoup contribué à amortir l'impact de la crise mondiale dans la région MENA. De ce fait, les programmes d'investissements publics, dans les infrastructures surtout, continueront à doper la demande intérieure à court terme dans beaucoup de pays de la région. Et dans le Monde ? Le PIB progresserait de 4,2% cette année Le FMI a souligné dans son rapport sur la stabilité financière dans le Monde que l'économie mondiale, après avoir enduré une récession paralysante, devrait voir une meilleure croissance cette année. Cette croissance sera dirigée par la Chine et d'autres pays en développement. L'institution financière table, ainsi, sur une hausse de la croissance de 4,2% cette année. Soit, une prévision plus élevé que les projections antérieure et une nette amélioration par rapport à 2009, ou la production mondiale avait diminué de 0,6%, la pire performance depuis la Seconde Guerre mondiale. Les pays avancés devraient enregistrer une croissance de 2,2% en 2010 et de 2,5% en 2011, après une baisse de la production de plus de 3% en 2009. Dans les pays émergents et les pays en développement, la croissance devrait dépasser 6,2% en 2010-2011, après un taux modeste de 2,5% en 2009. Toutefois, l'organisme de prêt international a averti que la reprise reste encore vulnérable avec une MENAce susceptible de hausse des charges de la dette publique. Pour 2011, FMI projette une croissance mondiale de 4,3% et s'attend à de grandes disparités entre les régions avec les États-Unis qui dépassera l'Europe et le Japon, mais qui sera toujours en retard par rapport à la Chine et autres pays en développement.