Miel et miel de sucre. Entre les deux dénominations, c'est le consommateur qui se trouve perdu en l'absence de tout contrôle qualité. Pour prétendre avoir la dénomination miel, les abeilles ne devraient pas être nourries de sucre ou de substances sucrées pendant la période normale de production. L'on vous vend pour du pur alors qu'en réalité ce n'est que du miel de sucre. Entre les deux dénominations, c'est le consommateur qui se trouve perdu en l'absence de tout contrôle qualité. Pourtant le texte juridique est on ne peut plus clair. «Lors de la période normale de production du miel, les abeilles étaient nourries à l'aide du sucre ou de substances sucrées autre que le miel, l Outre le problème de l'absence catégorique du contrôle sanitaire, celui de la traçabilité et de l'étiquetage garantissant l'origine du miel font également défaut. e produit obtenu ne peut être désigné que sous la dénomination miel du sucre », stipule l'arrêté viziriel du 05 mars 1928 portant réglementation de la fabrication et du commerce des sucres, glucoses, miels, confitures, gelées, marmelades. Suivant l'esprit du texte, il paraît ainsi que 90 % des produits vendus sur le marché y compris ceux qui sont étalés sur les rayons des grandes surfaces prêtent à confusion. Le pire c'est que la loi «interdit de fabriquer, d'importer, de détenir en vue de la vente, de mettre en vente ou de vendre sous quelques dénomination que ce soit des produits qui, présentant l'aspect du miel et pouvant être destinés aux mêmes usages, ne constituent pas exclusivement du miel tel qu'il est défini à l'article précédent ». Mohamed Benkeddour, le président de la fédération nationale des associations de consommateurs assure que «90 % pour ne pas dire 100 % des apiculteurs nationaux nourrissent leur colonies avec du sucre ou du sirop notamment pendant la période de consommation hivernale et/ou automnale», au moment où les abeilles dont le Coran leur a réservé tout un chapitre sont conçues pour se nourrir juste de l'eau, du pollen et du miel. C'est ce qui explique alors les bienfaits et les vertus curatives du miel. Contrôle, traçabilité, étiquetage, outre le problème de l'absence catégorique du contrôle sanitaire, celui de la traçabilité et de l'étiquetage garantissant l'origine du miel font également défaut, comme l'a bien mentionné Benkeddour. « Si vous lisez l'étiquette nutritionnelle affichée sur un pot de miel de thym par exemple, vous allez trouver que l'aliment est à base de thym à 100 %. Le sucre n'est en aucun cas mentionné, ce qui est faux…», se désole-t-il. Une pratique tout à fait contraire au règlement sur l'étiquetage et l'information des consommateurs sur les denrées alimentaires en Europe, alors que le Maroc est en phase de finaliser son accord de libre-échange avec son premier partenaire économique et commercial. Le consumériste explique les carences notables de contrôle par le fait que le Maroc ne dispose pas jusqu'à présent de moyens techniques d'analyse de ces aliments. Ajoutant que cette mission devrait être assurée par le Centre marocain de la consommation. A quand un label «consommateurs» ? Fruit d'un partenariat public-privé, cette entité est censée apporter de l'assistance technique aux associations de consommateurs via la création d'un laboratoire d'analyse. En plus d'analyser les produits et services, le centre a pour mission également de développer un label « consommateurs ». Selon Benkeddour, depuis sa création fin 2011, le centre n'a pas réussi à fonctionner. L'élection d'un nouveau bureau est ainsi prévu pour le 16 janvier courant. Le ministère de l'Industrie et du commerce a procuré le local à la fondation ainsi que les financements nécessaires du moins à son démarrage. Par ailleurs et, dans la foulée des manques de garanties, le consommateur responsable est invité à penser deux fois avant d'acheter du miel surtout durant cette période où les maux du froid pullulent. Recommandé pour le traitement des infections d'origine bactérienne, le miel ne peut ainsi être efficace que s'il est «pur». Le prouver, grave encore. Du moment que l'apiculture fait partie prenante du plan Maroc vert. * Tweet * * *