Ces cinq piliers de la littérature marocaine nous parlent encore et nous interpellent. Pour leur rendre hommage, pour se ressourcer dans leurs œuvres et pour continuer à les découvrir plus et mieux, plusieurs chercheurs vont se pencher durant deux jours sur les textes de ces écrivains qui nous ont quittés ces dernières années : Driss Chraïbi, Mohamed Khaïr-Eddine, Mohamed Leftah, Abdelkébir Khatibi et Ahmed Sefrioui. C'est l'initiative louable du Laboratoire de Recherche sur les Littératures d'Expression Française (LARELEF) de l'Université de Mohammédia. Cette rencontre qui aura lieu les 29 et 30 avril (Salle 4 à la Faculté des lettres) sous l'heureux intitulé «Auteurs mémorables, œuvre immortelle» tentera de mettre en lumière des aspects parfois méconnus dans les textes de ces créateurs qui comptent beaucoup dans la littérature marocaine en général et plus particulièrement dans la littérature de langue française. S'agissant du grand Chraïbi, l'accent sera mis sur deux aspects de son œuvre, et non des moindres, puisque Kacem Basfao évoquera le côté précurseur et dérangeant de Chraïbi tandis que Souad Lyazidi s'interrogera aussi bien sur les écrits de l'auteur que sur son vécu. Quant à Abdelkébir Khatibi qui nous a quittés le 16 mars 2008, l'hommage lui sera rendu à travers les interventions de : Amal Elboury, Rachid Benlabbah, Ben Hammou Oufrid et Youssef Ouahboune. Les quatre chercheurs examineront sous toutes les coutures des aspects peu connus de l'œuvre de Khatibi notamment son rapport à la création artistique et au théâtre. Abdallah Alaoui Mdarhri traitera de ce pan cher à l'auteur qu'est «l'aimance des mots». «L'enfant terrible» de la littérature marocaine, Mohamed Khaïr-Eddine, sera l'objet de l'intervention de Mohamed Azzouzi qui montrera «l'art de la démesure» dans une œuvre qui n'a pas encore révélé tous ses secrets. Abdellah Baida continuera la réflexion sur le même auteur en abordant de manière générale «Khaïr-Eddine : une œuvre, un rêve et un écrivain toujours errant». Le 20 juillet 2008, Mohamed Leftah a tiré sa révérence loin de son pays. Il est malheureusement peu connu des siens malgré la qualité indéniable de son œuvre. Les lumières qu'apporteront deux interventions participeront certainement à mieux le faire connaître. Mohamed Ould Alla parlera de Leftah en tant que «romancier et exégète» tandis que Rachid Khaless traitera de «l'invention du récit» en rapport avec les prouesses leftahiennes. Un retour sur les textes et le parcours d'Ahmed Sefrioui est aussi utile. «Un plaidoyer» pour l'auteur est promis par Fouzia Montassere alors que Karima Yatribi parlera de l'univers mystique de l'auteur. Pour clore ce parcours littéraire, un clin d'œil de la part des organisateurs pour les jeunes auteurs, une rencontre avec le romancier Mohamed Nedali est prévue à 19h (samedi 30 avril) à l'Institut français de Rabat (Salle Gérard Philippe) où, par ailleurs, sera présentée une synthèse des travaux du colloque. Deux jours donc de littérature avec un menu riche et varié dont l'objectif essentiel est de maintenir vive et flamboyante la mémoire de ces écrivains qui ont offert au Maroc, avec générosité et parfois dans la douleur, ses «lettres de noblesse».