Réhabiliter les anciens Abattoirs de Casablanca en préservant leurs spécificités historiques, architecturales et culturelles. Un pari gagnant qui se fera par le biais du concours Ergapolis, dont la 3e saison a été lancée ce lundi. Le concours d'Ergapolis vise la mise en place d'un projet complet de réhabilitation des anciens Abattoirs de Casablanca. L'ouverture officielle de la saison 3 du concours Ergapolis s'est déroulée ce lundi aux anciens Abattoirs de Casablanca. Acteurs associatifs, étudiants, politiques et représentants des autorités étaient tous présents, à l'exception du ministre de l'habitat, de l'urbanisme et de la politique de la ville, Mohammed Nabil Benabdallah, qui devait officialiser le lancement du concours en compagnie du maire de la ville, Mohammed Sajid. Il faut dire que l'enjeu est de taille puisqu'il s'agit de la réhabilitation de l'un des sites les plus connus et les plus mal exploités de Casabalanca, à savoir : les anciens Abattoirs. Un projet dont la première étape consiste à faire concourir des équipes composées d'étudiants en architecture, urbanisme, ingénierie et finance, dans le cadre du projet Ergapolis, pour l'élaboration d'un projet complet, respectueux de l'esprit du site et de son histoire, mais surtout répondant « aux enjeux d'aménagement du territoire et de développement durable de demain ». Une démarche bilatérale D'abord, et telle que défini dans le communiqué de presse, « Ergapolis est une démarche française placée sous l'égide de la ministre de l'égalité des territoires et du logement, Cecile Duflot, et de la ministre de la Culture et de la communication, Aurélie Felippetti. Elle jouit, en outre, des soutiens de l'Association des Maires de France et de l'Association des Maires d'île-de-France ». Ainsi, Ergapolis s'occupe de mettre en place un concours ouvert aux étudiants de Masters en architecture, en urbanisme, en finance et en ingénierie, issus respectivement de l'Ecole d'architecture de Marne-la-Vallée, l'Université Paris IV la Sorbonne, l'Université Paris Dauphine ainsi que l'Ecole centrale Paris et l'Ecole des ingénieurs de la ville de Paris. Au Maroc, le soutien vient essentiellement du conseil de la ville de Casablanca, de l'association Casamémoire et de l'ambassade de France au Maroc. La collaboration se fera avec l'Ecole Nationale d'architecture, l'Institut naitional d'aménagement et d'urbanisme, l'Institut des hautes études de management, l'Ecole Hassania des Travaux Publics. « Chaque ville a une âme constituée par l'union des hommes et des femmes qui y vivent. Dans Ergapolis on s'intéresse à ces hommes et femmes qui ont l'audace, le talent et la générosité de fabriquer et de façonner des territoires durables », indique Estelle Forget, fondatrice d'Ergapolis. « On parle de durabilité de plus en plus car on a pratiquement tous pris conscience qu'il y a de véritables enjeux environnementaux, sociaux et économiques que nous devons réussir à concilier dans nos villes et ainsi avoir une vision beaucoup plus transversale et écosystémique du territoire. Pour ce faire, la formation est un enjeu considérable et anticiper la formation des talents qui fabriquent nos villes est un véritable enjeu» poursuit-elle. La machine est en marche 6 équipes formées, 48 étudiants vont concourir. Les équipes d'étudiants de quatre disciplines différentes : architecte, urbaniste, ingénieur, financier. Tous vont s'atteler à faire le plus beau projet qui va tenir compte des particularités architecturales du site mais également de toute la programmation urbaine autour. Les équipes doivent ensuite proposer aux élus des collectivités des idées et des innovations sur la réhabilitation et le réaménagement du territoire. Le véritable enjeu aujourd'hui c'est vraiment de s'intéresser aux futurs décideurs de la ville. Et ça ne va pas être un projet évident. Ils ont dit : El Montacir Bensaid, Directeur de l'Ecole nationale d'architecture : Aujourd'hui, les faiseurs de villes ne sont plus que des architectes ou des urbanistes, c'est des concepteurs au sens large du terme. On doit absolument travailler dans un contexte global. Il faut avoir la pudeur du geste qui reste très importante quand il s'agit de projets qui ont la dimension des Abattoirs de Casablanca de part sa dimension patrimoniale, culturelle et économique. Aujourd'hui le fait qu'ils ne soient plus fonctionnels impacte négativement l'ensemble de la région. Il n y a pas de gestes anodins. Il y a des approches. Notre approche devra être mesurée. Adil Essaadani, Président de collectif des Associations des anciens Abattoirs de Casa : Les artistes et les associations n'ont pas d'espace de créations. L'espace permettra aux artistes de venir créer entre eux. L'idée c'est d'avoir une interdisciplinarité de la création entre les artistes marocains de différentes disciplines mais qui sont dans la sphère de la création contemporaine et urbaine. * Tweet * *