Dans le cadre du projet Forssa (opportunité), un chèque de 50 000 euros a été remis, mercredi dernier, à l'association SOS Villages par la fondation Accor. Objectif : soutenir des mères seules à Sidi Bernoussi. Ce programme servira à élargir l'initiative et à en encourager d'autres dans la région. « C'est un programme de renforcement de la famille », indique Béatrice Beloubad, Directrice Nationale de SOS Villages d'Enfants Maroc. « on essaie d'agir avant que les femmes qui élèvent seules leurs enfants ne les abandonnent. Être un enfant abandonné est quelque chose de terrible, voilà pourquoi il faut travailler en amont à la réduction du nombre de cas » poursuit-elle. Pour la Fondation Accor, ce projet entre dans le cadre de leur programme de résponsabilité sociale, qui vise en premier lieu la lutte contre l'exclusion et la précarité. La collaboration entre ces deux organismes s'est concrétisée par un chèque de 50.000 Euros, remis par la fondation à SOS Villages d'enfants, lors d'une cérémonie organisée au centre d'accueil et de qualification de Sidi Bernoussi, Casablanca. Priorité aux enfants Depuis mars 2010, date de l'ouverture du centre d'accueil et de qualification de Sidi Bernoussi, les mères seules (veuves, divorcées ou célibataires), sont accueillies et choisissent d'intégrer l'un des cinq ateliers de formation professionnelle proposés, à savoir : couture, verrerie, bougie, cuisine ou boulangerie-pâtisserie. « Nous travaillons avec des veuves, des femmes divorcées et des mères célibataires. L'association commence d'abord par effectuer une étude terrain, afin de trouver les familles entrant dans ses critères. Aussitôt fait, nous mettons au point, avec ces familles, un plan de développement où chaque membre doit honorer ses engagements » explique Béatrice Beloubad. Les engagement de l'association visent prioritairement les enfants : « D'abord re-scolariser ceux qui en ont besoin ou qui ne le sont plus. Nous les soutenons aussi par rapport à la santé. Dans les situations trop dramatiques on peut aussi contribuer financièrement, notamment fournir le loyer ou dépanner matériellement ces femmes. Une fois que l'on est sûr que ces enfants vont à l'école et qu'ils sont en bonne santé, on élabore un programme de formation avec les tutrices » explique la Directrice nationale de SOS Villages d'Enfants. Autonomie et dignité. Le centre d'accueil et de qualification de Sidi Bernoussi regroupe 150 femmes au total, à raison de 30 par atelier. Tous sont exclusivement gérés par SOS Villages d'enfants, à l'exception de l'atelier cuisine où 30 femmes de la population cible et des jeunes du quartier sont formés en collaboration avec l'association « Table d'or ». « C'est un centre au service de l'ensemble de la population vulnérable de Sidi Bernoussi » rappelle Béatrice Beloubad. « Nous essayons de mettre en place des coopératives, pour les activités de verrerie et de bougie. Nous participons par la prise en charge de la gestion. Toutefois, on se heurte toujours à l'administration publique qui ne nous accompagne pas comme il faut, notamment l'ODCO (office de développement de la coopération. L'objectif est de développer des canaux de commercialisation afin de générer assez de revenus, pour permettre aux participantes de devenir « dignement » autonomes à moyen terme et de prendre en charge leurs enfants » précise-t-elle. Diffusion, partage et continuité. Un élément qui servira à élargir l'initiative et surtout à en encourager d'autres dans la région, puisqu'il s'agit d'abord de partage et de diffusion. « L'idée c'est que ces coopératives puissent continuer à soutenir d'autres femmes, à les former chaque année et les sortir de la précarité ». SOS Village d'enfants espère néanmoins obtenir les agréments demandés pour le lancement des coopératives d'ici la fin de l'année et ce afin d'accélérer le processus d'autonomie. La contribution de la Fondation Accor succède à celle de la Communauté Européenne, arrivée à terme le 31 août 2012. Ces 50 000 Euros serviront à prendre en charge 3 des 5 ateliers du centre, à savoir les ateliers bougie, verrerie et couture. Les ateliers pâtisserie et boulangerie arrivent aujourd'hui à s'auto-financer. « Nous espérons que les coopératives deviennent assez fortes et acquièrent un réseau de commercialisation solide pour pouvoir fonctionner seules par la suite. Nous sommes là pour donner l'impulsion de départ et surtout soutenir les enfants» conclut Béatrice Beloubad. * Tweet * *