Le président réélu a bénéficié du soutien des minorités ethniques, que ce soit les Afro-américains, les Hispaniques ou les Asiatiques. L'appartenance d'Obama à une minorité ethnique semble jouer grandement en sa faveur. Le président réélu a largement bénéficié du vote des minorités et remporté 93 % des voix des Afro-américains, 71% des Hispaniques et 73 % des Asiatiques. Les sondages effectués à la sortie des urnes indiquent que la victoire de Barack Obama est due au soutien important des minorités afro-américaines et hispaniques. Les chiffres le démontrent : les minorités préfèrent Obama. Le président réélu a remporté 93 % des voix des Afro-américains, 71% des Hispaniques et 73 % des Asiatiques. Uchechi Kalu est étudiante en troisième année à l'université de Princeton. Pour cette Américaine de parents nigérians, voter pour Obama est une évidence. « Sachant que je suis afro-américaine, je ne pense pas que cela puisse étonner. Traditionnellement, les Afro-américains votent démocrate dans ce pays. Et lors de ces élections, certains sondages montraient Romney sans aucun soutien des populations afro-américaines, littéralement 0 % », affirme-t-elle. « Certains Afro-américains auraient souhaité qu'Obama insiste davantage sur un dialogue autour de la question de la race et du racisme dans ce pays. Et ces personnes sont très frustrées qu'il ne l'ait pas fait », explique Uchechi Kalu. Le mandat Obama n'est pas forcément satisfaisant pour ces populations mais la symbolique du personnage semble jouer un rôle majeur. « Je pense que, quoi qu'il en soit, Obama reste un modèle pour les Afro-américains. Parfois on a l'impression qu'il y a très peu d'afro-américains auxquels on peut se référer comme modèles. Mais Obama est un modèle, un héros. Rien qu'en devenant président, il a marqué l'Histoire », ajoute Uchechi. Pour ce qui est du bilan du mandat de Barack Obama, bien que loin d'être satisfaisant, il est tout de même perçu comme un moindre mal comparé à une éventuelle administration Romney. Uchechi Kalu explique son choix de ne pas voter pour le candidat républicain : « Je n'ai pas voté pour Mitt Romney tout simplement parce que je ne pense pas que l'on devrait sacrifier une politique sociale en faveur d'une politique économique. Je comprends que de nombreuses personnes soient déçues de l'état de l'économie pendant le mandat d'Obama. Ces gens-là veulent du changement, mais Romney est également contre l'avortement et le mariage homosexuel. Je ne veux pas d'un président qui retire aux femmes leurs droits et qui traitent les homosexuels comme des citoyens de seconde zone. L'économie évolue, c'est dans sa nature. Et son état a moins à faire avec le président directement, contrairement à ce quepensent les Américains. Mais pour ce qui est droits, une fois qu'ils sont retirés, il est très difficile de les reprendre. Pour les Afro-américains cela a pris près de 200 ans ». Les Hispaniques pèsent sur la balance Les Hispaniques représentent 16,3 % de la population américaine selon le dernier census effectué en 2010. Il s'agit du groupe minoritaire le plus important en terme de population dans le pays. Sur les 50 millions d'hispaniques, 21millions sont des électeurs éligibles et parmi eux, 13 millions sont inscrits sur les listes électorales, soit un total de 10 % des électeurs. En 2008, 67 % des Latinos ont voté pour Obama. Cette année, le pourcentage a atteint les 71 %. Une étudiante portoricaine indique au Soir Echos qu'elle a voté pour Obama en partie puisqu'il « a été le premier président à effectuer une visite officielle à Porto Rico depuis très longtemps. La dernière remonte à Kennedy, il y a 50 ans. Obama a promis de soutenir la décision portoricaine sur le statut de l'île, peu importe le choix que nous ferons. Je suis convaincu que si nous faisons un référendum, Obama soutiendra notre position, plus que tout autre candidat». Au-delà du fait qu'Obama soit un modèle pour les afro-américains, le fait qu'il fasse parti d'un groupe minoritaire est en soi un avantage pour lui. Cette étudiante portoricaine déclare que sa décision de voter pour Obama est largement influencée du fait que « lui aussi fait partie d'une minorité et qu'il y a donc très peu de chances qu'il oublie les intérêts et les aspirations des minorités ». Même témoignage du côté d'électeurs amérindiens. Joy Meness est étudiante en doctorat à l'université de Pensylvannie. D'origine amérindienne, elle explique que sa décision de voter pour Barack Obama est due en partie au fait qu'il fasse partie d'un groupe minoritaire. « Ma décision de voter pour Obama tient à deux facteurs. Tout d'abord, je vote traditionnellement démocrate parce que je trouve que le leadership républicain est extrêmement déconnecté de la réalité. Deuxièmement, du fait qu'Obama et moi faisons tous deux partie de groupes minoritaires, je pense que ce n'est pas uniquement son agenda politique -en faveur des Amérindiens- qui influencera sa politique. Je pense que c'est sa compréhension intrinsèque de ce qu'est la marginalisation qui permet des solutions politiques telles que le bipartisme ». Les actions du président visant à la réconciliation avec les populations amérindiennes ont convaincu cette minorité. « Obama a déjà présenté des excuses officielles pour l'holocauste », explique Joy Meness. « Il a réglé les problèmes financiers et a fait plus pour la réconciliation entre le gouvernement américain et les peuples autochtones que n'importe quel autre président républicain a jamais fait. Je crois qu'en tant que membre d'un groupe minoritaire ,Obama va tenter de poursuivre les travaux avec les Indiens d'Amérique » Classification raciale Le Bureau du recensement des Etats-Unis classe les citoyens en différentes catégories ethniques et raciales : les Amérindiens, les Asiatiques, les Hispaniques, les Afro-américains, les Hawaïens de souche (ou Océaniens) et enfin les Blancs. Ces derniers représentent cette année 72 % d'électeurs contre 74 % en 2008. Qu'en est-il des Arabes ? Même s'ils représentent une minorité grandissante, les Arabes sont toujours considérés comme blancs (WASP). Certains Américains d'origine maghrébine se disent « Afro-américains » mais la dénomination suggère implicitement la couleur de peau, et non pas l'origine africaine. D'ailleurs, bien qu'il y ait une distinction sociale entre les Afro-américains et les Américains d'origine subsaharienne (deuxième et troisième générations), les deux populations sont classées dans la même catégorie. * Tweet * *