6 novembre 1955, Mohammed V rencontre Antoine Pinay, ministre des Affaires étrangères du gouvernement Edgar Faure à la Celle-Saint-Cloud pour mettre au point ce qui aboutira à la déclaration d'indépendance de l'empire chérifien. Un an plus tard, le Maroc rejoignait officiellement le rang des pays à part entière, refermant la parenthèse française de manière intelligente. [...] 6 novembre 1955, Mohammed V rencontre Antoine Pinay, ministre des Affaires étrangères du gouvernement Edgar Faure à la Celle-Saint-Cloud pour mettre au point ce qui aboutira à la déclaration d'indépendance de l'empire chérifien. Un an plus tard, le Maroc rejoignait officiellement le rang des pays à part entière, refermant la parenthèse française de manière intelligente. Comme le soulignait André de Laubadère, le Maroc est passé du statut «d'état protégé» à celui «d'état indépendant» sans passer par l'étape traditionnelle dans les processus de décolonisation «d'autonomie interne». La fermeté de Mohammed V, en particulier avec l'épisode de la grève du sceau a montré qu'une opposition intelligente pouvait avoir plus de poids que la confrontation armée. Sans parler des vies épargnées. 20 ans plus tard, pratiquement jour pour jour, le Maroc se lançait dans une autre opération de reconquête de son territoire avec la Marche Verte qui a permis au pays de retrouver son unité. Point commun entre les deux événements : leur dimension pacifique, basée sur la ferme croyance dans les valeurs de la Justice. Alors que dans le premier cas, la France, mais aussi l'Espagne, qui avaient gros à perdre en octroyant au Maroc ses droits élémentaires, ont vite compris l'intérêt de ne pas s'y opposer et de se ménager une place de choix dans les relations futures avec le royaume, l'intransigeance forcée des Marocains séparatistes semble faire totalement fi de l'avenir. 37 ans de conflits larvés, sans que la volonté de construire l'emporte sur celle de maintenir les divisions au sein de tout le Maghreb, sans qu'une remise en question de dogmes dépassés puisse entrevoir le jour. Les Français et les Espagnols ayant occupé le Maghreb seraient-ils plus sensibles à la question de la dignité des Maghrébins que certains Maghrébins eux-mêmes? Face à cette attitude, le recours à une solution unilatérale du Maroc pourrait être la voie à suivre pour mettre chacun devant ses responsabilités. Cet électrochoc pourrait avoir des répercussions régionales importantes et mettant les promoteurs de ces blocages face à ceux dont ils ont sacrifié l'avenir et contribuer à la déstabilisation de toute la région.La voie de la raison dit autre chose et ne demande qu'à être portée de Rabat à Lagouira en passant par Tindouf et Alger * Tweet * *