L'envoyé personnel du SG de l'ONU pour le Sahara, Christopher Ross, a rencontré lundi le roi Mohammed VI. En visite dans la région jusqu'au 15 novembre, il se rendra par la suite en Algérie, en Mauritanie et dans les camps de Tindouf. Le roi Mohammed VI recevant l'envoyé personnel du SG de l'ONU pour le Sahara. En visite au Maroc, l'envoyé personnel du SG de l'ONU pour le Sahara, Christopher Ross, a rencontré lundi le roi Mohammed VI. À l'issue de cet entretien, Ross a déclaré à la presse que l'objectif de sa visite était « de faire le point sur les cinq dernières années de négociations directes et de recueillir des idées sur les meilleures façons de réaliser un progrès réel dans le processus de négociation ». L'envoyé de Ban Ki-moon rendra un rapport au Conseil de sécurité fin novembre. L'émissaire avait été désavoué par le Maroc en mai dernier. De son côté, Ban Ki-moon avait réagi en réitérant sa confiance envers son émissaire au Sahara. Et c'est suite à un entretien téléphonique entre Mohammed VI et le secrétaire général de l'ONU que la situation se serait apaisée. Pour le politologue Youssef Belal, le fait que le Maroc revienne sur sa décision est une preuve de son manque de crédibilité et une mesure de son poids sur la scène internationale. « Le retour de Ross constitue un camouflet pour le Maroc et plus particulièrement pour les personnes qui ont pris cette décision. D'ailleurs, nous ne savons pas d'où elle émane. Aucune argumentation convaincante n'a jamais été faite à son sujet ». Selon Belal, deux lectures peuvent être faites de cette situation. D'un côté, le retour de Ross peut montrer que « le Maroc est en position de faiblesse et donc cette situation est plutôt favorable au camp adverse ». La lecture alternative est de dire que le retour de Ross aurait été négocié en faveur du Maroc. « Mais je ne pense pas que ce soit le cas pour la simple raison que si le retour de Ross avait été fait sous certaines conditions, celles-ci auraient été communiquées ». « Le retour de Ross montre plus le manque de crédibilité du Maroc à l'échelle internationale que le bon sens de cette décision », conclut le politologue. Repenser la stratégie marocaine Mais au-delà de la médiation de Christopher Ross, qu'en est-il de la solution au conflit ? Pour Youssef Belal, « cet incident peut être facilement dépassé d'autant plus que le fond du problème est ailleurs. Du côté du Maroc en tout cas, le problème réside dans l'échec de sa stratégie ». Selon le politologue, le Maroc privilégie une solution diplomatique à travers notamment la recherche du soutien des grandes puissances, plutôt qu'une solution politique et sociale. « Cette approche a montré ses défaillances. La solution au conflit réside dans la capacité de l'Etat marocain à répondre aux revendications des Saharaouis », ajoute-t-il. Le Maroc devrait « concentrer ses efforts à convaincre les populations, plutôt que les membres du Conseil de sécurité de l'ONU. Le véritable enjeu est la représentation politique des Saharaouis. Le Maroc tape sur l'Algérie et le Polisario mais ne s'adresse pas aux Saharaouis. Tant que l'on s'adresse aux appareils et non aux populations, le dossier du Sahara n'est pas près de voir le bout du tunnel. * Tweet * *