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Yagour : la préservation du patrimoine en question | Le Soir-echos
Publié dans Le Soir Echos le 23 - 10 - 2012

Le gouvernement a fait preuve d'une grande réactivité pour démentir la destruction de gravures rupestres dans le Haut Atlas. L'incident repose le débat sur la protection des sites patrimoniaux et leur valorisation.
Les gravures du site du Yagour sont situées dans la commune de Tighedouine (province d'Al Haouz) et dateraient de plus de 8 000 ans.
La semaine dernière, une rumeur avait circulé dans les médias internationaux selon laquelle des gravures rupestres du plateau de Yagour auraient été détruites par des salafistes. La dépêche relayant l'information citait une ONG amazighe. Les gravures du site du Yagour sont situées dans la commune de Tighedouine (province d'Al Haouz) et dateraient de plus de 8 000 ans. Réagissant à cette rumeur, le ministère de la Communication a lancé une opération médiatique de grande envergure pour la démentir. Le ministre Mustapha El Khalfi, s'est ensuite rendu sur place lors d'une visite de terrain accompagné d'une délégation de journalistes et d'anthropologues.
La preuve par l'image
Pour Mustapha El Khalfi, l'enjeu est clair, il est médiatique. Contacté par Le Soir échos, le ministre explique :« Vu la gravité de ces allégations qui ont eu des répercussions négatives sur l'image du Maroc, il a fallu faire preuve de vigilance et de réactivité. » Le ministre parle de stratégie de communication réactive. « Nous avons communiqué un démenti mais ce n'était pas suffisant. Il fallait donc un démenti concret », ajoute-t-il. Il s'est déplacé lui-même sur place, prenant pour témoins une délégation de journalistes, de représentants du ministère de la Culture et d'anthropologues. Vendredi, une photo du ministre à côté de la gravure connue sous le nom du bouclier de Yagour a été publiée. L'enjeu selon El Khalfi réside dans la publication et la diffusion de la rumeur par de nombreux organismes médiatiques à l'échelle internationale. Ce qui est tout à fait légitime, d'autant plus que cette rumeur rappelle les événements récents au Mali et en Libye où des salafistes avaient détruit des mausolées soufis. Pourtant, d'un point de vue de la valorisation et la protection du patrimoine, l'intérêt pour ces gravures rupestres peut paraître soudain et inhabituel.
Qu'en est-il du patrimoine ?
Mustapha Nami est chef de service du patrimoine culturel immatériel à la Direction du Patrimoine au ministère de la Culture. Selon lui, les raisons de cette problématique sont « absurdes ». La réactivité du gouvernement, selon Nami, serait due à l'importance de ces gravures puisqu'elles seraient essentielles afin de tracer l'origine de l'écriture et de la métallurgie dans le Haut Atlas. Mustapha Nami affirme par ailleurs que ces sites ne sont pas délaissés, mais qu'ils ne sont pas assez surveillés puisqu'ils sont dispersés sur plusieurs kilomètres. « Ils ne peuvent pas être mis dans des musées, contrairement à d'autres pièces patrimoniales, puisqu'ils perdent leur intérêt scientifique s'ils sont sortis de leur contexte et de leur paysage culturel. Il y a des gardiens dans les sites les plus importants et nous sommes en train de développer un système de conservation de sites avec un musée de site et des points de gardiennage », a-t-il ajouté. Mais en attendant, pour préserver les gravures, « il est important de ne pas marcher dessus ni de les toucher », explique Nami. Pourtant, dans les images retransmises par la télévision, on peut voir les membres de la délégation avec El Khalfi marcher sur ces gravures. Le Soir Echos a fait part de ce détail à Mustapha Nami, qui se contente de rire pour plus tard se rétracter et indiquer que vu le nombre de personnes, il était difficile de ne pas marcher dessus et qu'il s'agit d'un détail sans importance. Cela serait en contradiction avec le but de la visite, c'est-à-dire insister sur la protection du patrimoine. Mustapha El Khalfi indique quant à lui qu'il n'a pas marché dessus et vu que ces gravures avaient survécu plus de 8 000 ans, ce ne sont pas quelques marches qui allaient les endommager. Au-delà de ce petit détail, cet incident repose sur la problématique de la préservation du patrimoine. On pourrait se demander ce qu'il en aurait été si les mots « salafistes » et « amazigh » étaient exclus de la dépêche. La réponse peut paraître évidente pour les plus sceptiques. Pourtant, le patrimoine matériel peut représenter une source de développement et de croissance économique, s'il est utilisé à bon escient. Au-delà de l'intérêt historique et social, l'enjeu économique du patrimoine matériel est souvent négligé, si ce n'est ignoré.
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