Lorsque l'entrepreneuriat marocain se conjugue au féminin, on ne peut que penser à Saloua Karkri Belkeziz. Cette femme d'affaires, véritable flambeau de la défense des intérêts de la femme, a été nominée pour le Cauri d'Or du meilleur manager femme de 2012. Retour sur le parcours de cette businesswoman. En 2000 Saloua Karkri Belkeziz a créé l'AFEM, l'une des associations les plus représentatives des femmes dirigeantes au Maroc. « La nomination de Belkeziz par le jury international du Cauri d'Or pour le prix du meilleur manager femme de l'année 2012 en Afrique, confirme la position qu'occupe la femme marocaine dans un milieu très prisé par les hommes et son émancipation. Il faut garder à l'esprit que la Femme est l'un pilier du développement socio-économique de notre pays» se réjouit cet observateur. Pour Belkeziz, qui a déjà reçu le prix « Femme d'Affaires de l'année» par le magazine l'Express en 2004, cette consécration n'est que l'aboutissement d'un parcours modèle. Tout commence en 1987 lorsqu'elle décide, après ses études en France, de créer « Professional Systems », une start-up spécialisée dans les solutions intégrées. Le succès ne s'est pas fait attendre, la petite entreprise s'est développée au delà des frontières marocaines et s'est fait un nom sur le continent africain. L'écho de cette success story marocaine a atterrit chez l'un plus grands groupes mondiaux dans le domaine, à savoir GFI Informatique. Les dirigeants du groupe ont sollicité Belkeziz en 1999 pour le rachat de son entreprise et son maintien à la tête du groupe, qui devient par la suite « GFI Maroc ». L'APEBI, l'AFEM, la CGEM… En parallèle, elle s'active dans plusieurs associations comme l'APEBI (fédération des technologies de l'information, des télécommunications et de l'offshoring). Elle devient la secrétaire générale de cette organisation en 1996, puis membre du Conseil d'Administration. Ses activités pour le développement de l'entrepreneuriat au féminin et son engagement pour cette cause l'ont poussée, quatre ans après, à créer l'une des associations les plus représentatives des femmes dirigeantes dans le Royaume, en l'occurrence, l'AFEM (Association des femmes entrepreneurs du Maroc). Elle y siège en tant que présidente pendant 6 années. A la CGEM (Confédération générale des entreprises du Maroc), elle a présidé plusieurs commissions et est actuellement membre du conseil d'administration. Une casquette politique La business woman ne s'est pas contentée du domaine associatif pour défendre la cause et promouvoir le rôle de ses consœurs au sein de la société ou du microcosme des affaires. Elle porte en effet une autre casquette : celle de politicienne. Elue à la Chambre des représentants, sous les couleurs de l'USFP (Union socialiste des forces populaires), elle a également été membre de la Commission des Finances et de celle des secteurs productifs. Elle est d'ailleurs l'une des chevilles ouvrières de la loi 31-08, relative à la protection du consommateur. Et comme développement économique et émancipation de la femme vont de pair avec l'épanouissement culturel et l'éducation, notre spécialiste du lobbying mène aussi d'autres activités en tant vice-présidente de l'Association Dar Ouezzane, pour le développement et la culture et au sein du Conseil de l'Université Hassan II de Mohammedia, dont elle est membre. Reconnaissance méritée Tout effort mérite récompense et Saloua Karkri Belkeziz, illustre parfaitement cet adage. Décorée du Wissam Al Arch par le roi Mohammed VI, elle a également été élevée au rang de Chevalier de l'Ordre du Mérite de la République Française avant d'être nommée membre du comité genre pour les pays MENA auprès de l'OCDE et de la Banque Mondiale. Des distinctions que cette marocaine aussi ambitieuse qu'audacieuse mérite amplement. * Tweet * *