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« Il faut se battre pour le cinéma » | Le Soir-echos
Publié dans Le Soir Echos le 21 - 09 - 2012

Documentariste venue à la fiction avec un premier long-métrage, « Le secret de l'enfant fourmi », Christine François présente ce film en compétition officielle au 6e Festival International du Film de Femmes de Salé. Elle traite de son inclination pour l'enfance victime de maltraitance.
Réalisé en 2010 par Christine François, « Le Secret de l'enfant fourmi » traite avec une grande sensibilité le sujet difficile de l'infanticide comme rituel dans certaines communautés du Nord du Bénin.
Comment êtes-vous venue au cinéma ?
J'ai d'abord suivi des études de philosophie. Rien ne me prédestinait à me tourner vers une carrière liée aux métiers du cinéma, aucun membres de ma famille n'est artiste. J'ai ainsi enseigné la philosophie jusqu'à l'âge de 25 ans. J'étais déjà, très cinéphile et j'avais un goût pour l'écriture : j'ai écrit un roman à 20 ans. Un jour, une amie comédienne qui était au plus fort d'un tournage, m'a invitée à la voir. D'emblée, j'ai eu la sensation que cinéaste, était le métier que je cherchais en voyant le réalisateur poser sa caméra, faire naître une scène, diriger les comédiens. Je me suis alors inscrite à la FEMIS, ai suivi à l'issue de l'enseignement acquis au sein de cette école de cinéma à Paris, quatre téléfilms destinés à la télévision. Le premier, « Le poids du corps » traitait de l'échec sportif, à savoir la pression et comment le corps échappe à un sportif de haut niveau. Mes films abordent souvent, les thématiques qui s'articulent autour de l'adolescence
Vous avez surtout réalisé des films documentaires depuis plus de dix ans…
Oui ! Mon premier documentaire, « La brigade des mineurs », évoquait les petites maltraitances dans la sphère intra-familiale. L'une des séquences a d'ailleurs, été reprise dans sa totalité par Maïwen dans « Police », je lui ai fait don de cette scène. Puis, « L'adolescence au bord de la vie », second documentaire, tourné dans un hôpital psychiatrique pour adolescents, traitait de troubles psychiques. Il explorait la façon de soigner des adolescents. L'un de mes précédents téléfilms, mettait également en scène, un couple homoparental. Cela m'a permis de montrer comment vit une famille sans père, d'interroger notamment les liens parentaux et comment ont été reconnus deux enfants de cette même fratrie.
Comment est née l'idée du film « Le secret de l'enfant fourmi » ?
Il s'agit d'une fiction que j'ai mis huit ans à écrire et à réaliser. Toujours située dans le champ de l'enfance, je souhaitais évoquer l'adoption internationale, d'un enfant issu d'une culture d'origine différente de son pays d'accueil. A travers les questions de l'exil et de la transmission, de l'héritage sous l'angle de l'ethnopsychiatrie. J'ai en effet, rencontré une française, ayant adopté un enfant au Bénin en enquêtant sur des histoires, précisément liées à ce genre d'adoption. C'est à ce moment que j'ai découvert de s infanticides, d'enfants victimes de maltraitance à cause des croyances locales. Ces enfants sont directement menacés, car la population Bariba, nourrit une peur inouïe à leur encontre. C'est une population qui craint de plus, les enfants jumeaux, les enfants albinos, les enfants qui ont une dent de lait qui pousse en avant. Ils sont accusés de sorcellerie, abandonnés par leurs parents et malheureusement, assassinés. « Le secret de l'enfant fourmi » montre de quelle façon on élève un enfant d'une autre culture, désigné sorcier, comme le cas de l'enfant dont j'ai approché la maman française. Et évidemment, comment les parents qui ont abandonné leur enfant le vivent. Une partie de ce film aurait pu être traitée par le biais du documentaire mais la fiction permettait en fait, une médiation évidente.
Comment la population locale a-t-elle accueilli votre projet ?
Très favorablement. Ce film est le fruit d'un cheminement, alimenté de rencontres et d'immersion durant six ans. C'est de cette façon que j'ai pu faire entrer l'Afrique dans « Le secret de l'enfant fourmi ». Les personnages africains issus de la communauté Bariba, sont des comédiens non professionnels, qui ont témoigné de leur réalité. J'ai récolté 200 témoignages directs en amont. Le cinéma est selon moi, une histoire de rencontres. C'est en se déplaçant ailleurs que notre regard se transforme un temps et devient fondamental pour un cinéaste. J'ai été heureuse d'aller à la rencontre de femmes béninoises qui n'ont pas accès à la parole et en tant que française, j'ai pu recueillir cette parole. Ce film m'a de plus, permis de comprendre à quel point le cinéma est un art pour lequel il faut se battre constamment.
Que vous inspire la première présentation de votre film en Afrique du Nord ?
C'est une présentation chargée d'émotion. Je sens de plus, que je pourrais avoir un désir de cinéma, ici la vie est ouverte. Le Maroc, compte à mes yeux car j'ai des amis en France qui sont d'origine marocaine. Je suis très heureuse d'être à Salé avec ce film, dans un festival dédié à la femme qui n'exclut pas les cinéastes hommes mais qui accueille aussi leurs œuvres. Comme les festivals qui consacrent les hommes doit accueillir des femmes cinéastes, afin de dépasser définitivement cette question.
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