Lors de la participation du Maroc au Forum mondial sur l'urbanisme à Naples, un intérêt particulier a été porté sur la politique de la ville que le Maroc doit entamer. Plusieurs recommandations et propositions ont émané de ce forum. Selon Badr Kanouni, président du directoire du holding Al Omrane, la réalisation d'un développement urbain accéléré et d'une forte compétitivité des villes nécessitent de relever un ensemble de défis, notamment la réduction de la pauvreté. « Les politiques de développement des villes doivent aller au-delà d'une approche quantitative de lutte contre les bidonvilles pour privilégier le droit au logement, dans une logique de lutte contre l'exclusion et la marginalisation », a souligné Khadija Rebbah, membre de la délégation marocaine qui a participé au 6ème Forum urbain international de Naples. « Il est nécessaire de combiner, dans ces plans de développement, entre les aspects urbain, culturel, socioéconomique et environnemental, au lieu de se contenter d'une approche quantitative », a déclaré Rebbah à la MAP. « La dynamique urbanistique et la politique de la ville ne sont aucunement compatibles avec une approche quantitative », d'où il importe de prendre en considération les orientations du Forum urbain international qui insistent sur le droit au logement, dans le cadre d'une perspective de lutte contre l'exclusion et la marginalisation, et la mobilisation des habitants en faveur du droit à la ville sur la base de l'égalité et du partenariat , a-t-elle rajouté. Respecter les normes d'urbanisation Pour sa part, le président de l'Ordre national des ingénieurs géomètres topographes, Mohamed Achroro, a déclaré : « L'avenir des villes dans le monde est intimement lié au respect et au contrôle des normes d'urbanisation » Il a relevé à cet égard l'expérience du Brésil dans ce domaine d'autant qu'elle préconise le respect des aspects urbains et le rapprochement des services de base des habitants. Un avis partagé par le président du directoire du holding Al Omrane Badr Kanouni. Selon lui, la réalisation d'un développement urbain accéléré et d'une forte compétitivité des villes nécessitent de relever un ensemble de défis, notamment la réduction de la pauvreté, l'accès au logement et aux services de base pour tous, l'inclusion urbaine et l'amélioration de la qualité de vie et du cadre environnemental. Pour une meilleure cohésion sociale « Ces défis, qui relèvent des stratégies nationales du développement adoptées par le royaume au cours de la dernière décennie sont aujourd'hui à intégrer dans la nouvelle politique de la ville préconisée par notre pays, à travers une compétitivité des villes, une cohésion sociale, soit une meilleure conciliation entre le développement économique et celui social », a ajouté Kanouni. Ce dernier a également appelé à renforcer la gouvernance locale et les instruments de la décentralisation, pour un projet de ville collectif et un futur urbain partagé. Lors de cette manifestation inscrite sous le thème « Futur Urbain », Kanouni, a précisé que le programme « villes sans bidonvilles », qui répond au slogan « Meilleure Ville, Meilleure Vie », a permis d'améliorer les conditions de vie des populations dans des domaines essentiels pour un Futur Urbain du 21ème siècle. Pour rappel, le ministère de l'habitat, de l'urbanisme et de la politique de la ville a lancé récemment des concertations régionales par rapport à cette problématique de la politique de la ville. Les recommandations de ces concertations ont été présentées lors des assises de la politique de la ville organisées mi-2012.
70 % de taux d'urbanisation en 2025 Resté longtemps un pays foncièrement rural, malgré une longue tradition urbaine, le Maroc a connu une accélération de la croissance de la population de ses villes. D'à peine 8% au début du 21e siècle, le taux d'urbanisation est passé à 62 % et il est prévu qu'il atteigne près de 70 % à l'horizon 2025. La population urbaine au Maroc a été multipliée par 40 en l'espace d'un siècle passant d'environ 440 000 habitants vers 1900, répartis sur 30 villes, à plus de 18 millions en 2010 répartis sur plus de 350 villes et centres parmi lesquelles les villes historiques ont joué un rôle prépondérant pour drainer une partie importante de la croissance urbaine. Le système urbain marocain connait depuis quelques années de nouvelles tendances qui augurent de perspectives de développement plus équilibré des villes avec un taux de croissance urbaine plus modéré et une dynamique démographique récente des petites villes et centres urbains notamment côtiers (RGPH2004). Par ailleurs, avec un taux moyen de croissance urbaine de 1,8% par an, la population urbaine marocaine enregistre un apport démographique additionnel de 350 000 personnes par an (CERED 2012). En termes de nombre de ménages, ce sont quelques 130 000 ménages additionnels que le milieu urbain enregistre annuellement. Les projections à l'horizon 2030, prévoient une hausse continue, au minimum, de l'ordre de 7 millions d'habitants en milieu urbain contre une stabilité en volume de la population rurale. * Tweet * *