Il y a 22 ans, le 28 août 1990, l'ex-président irakien Saddam Hussein proclame officiellement l'annexion du Koweït qui devient la 19e province de l'Irak. L'Irak avait envahi le Koweït début août obligeant l'émir du Koweït Cheikh Jaber à quitter le pays pour se réfugier en Arabie Saoudite. Dans le pays des Al Saoud, la tension est à son comble malgré la présence d'une force panarabe composée de troupes marocaines et égyptiennes, venues sur décision du sommet extraordinaire de la Ligue arabe réuni au Caire le 10 août 1990, pour protéger l'Arabie Saoudite. Il s'agit à vrai dire de « la première grande crise internationale de l'après-guerre froide », comme le soulignait l'Express dans son édition du 17 août 1990. Economiquement parlant, Saddam Hussein a inévitablement voulu tirer profit de la modification des flux pétroliers qui commençait à se manifester. L'Occident et la plupart des pays consommateurs redeviennent de plus en plus tributaires de l'OPEP. Politiquement, les géopoliticiens ne manquent pas de rappeller que pendant les huit longues années de guerre Irak-Iran, la stratégie américaine a suivi le vieil adage qui dit : «L'ennemi de mon ennemi est mon ami». Même si Saddam a provoqué l'effroyable conflit irako-iranien et a été le premier à utiliser des armes chimiques, les Etats-Unis et presque toutes les grandes puissances occidentales lui ont tendu la main parce qu'ils ont vu ses ambitions comme un moindre mal comparé au fondamentalisme iranien…