Le jeune Fayçal Azizi multiplie les casquettes. Le hilarant « Habib » de la série Kaboul Kitchen est aussi un chanteur hors pair. Il concocte le nouvel album de son groupe Faï et se prépare pour la deuxième saison de la série. Entretien. Habitué des planches et du petit écran, acteur et coordinateur à Dabateatr, le tordant Habib de «Kaboul Kitchen» est aussi chanteur, compositeur et producteur du groupe rock Faï, dont il prépare le premier album. Nous aimons tous les répliques cultes de Habib, ce serveur dévoué, paumé et attachant qui donne la réplique à Gilbert Melki dans « Kaboul Kitchen », dont il prépare la saison 2. Diplômé de l'Isadac de Rabat, il est aussi l'homme des planches de Dabateatr, qu'il a intégré lors de sa 3e année. Mais le serveur aux airs d'ingénu est aussi auteur-compositeur-interprète-producteur, et poète dans l'âme. Il est aujourd'hui l'heureux membre du groupe Faï, formation rock qui montre la darija sous un nouveau jour. Discussion avec un touche-à-tout. Où en est le tournage de la saison 2 de Kaboul Kitchen ? Le tournage n'a pas encore commencé mais l'équipe est en plein repérage, et j'ai entendu dire qu'ils élargissent le repérage cette année vers Ouarzazate et d'autres régions, après le tournage l'année dernière à Bouskoura et à Casablanca. Et qu'en est-il du scénario ? Avez-vous eu vent de certaines nouveautés ? On ne reçoit le scénario qu'un mois avant le tournage, qui s'effectuera en mars. Mais je sais que Habib aura plus de présence, puisque la première saison s'est finie sur lui. Le personnage a un franc succès. Sur le site officiel de Kaboul Kitchen, on ne parle que de lui et on le voit déambulant dans plusieurs pays, à coup de photoshop (rires). La production de la saison 2 sera plus importante que la précédente et les épisodes passeront de douze à quinze, vu les prix décrochés par la série dont celui du Fipa d'or et le Prix du meilleur scénario au Fipa (Festival international des programmes audiovisuels). Comment avez-vous décroché le rôle de Habib ? Une responsable de casting m'a contacté à Casablanca – une femme extraordinaire avec laquelle j'avais déjà collaboré pour une fiction documentaire où j'ai joué le rôle de Toutankhamoun. Elle m'a appelé en m'annonçant que l'équipe de Canal+ était là et souhaitait recruter des acteurs pour une série télévisée. Au début j'ai décliné parce que j'étais occupé mais c'est grâce à son insistance que j'ai décroché le rôle. Ce jour-là, elle m'a dit : « Tu te débrouilles et tu viens ! » (rires). Comment avez-vous créé Faï ? Et pourquoi ce nom ? J'ai monté Faï lors de ma participation dans « Laaboudaba » de Dabateatr, une résidence d'artistes qui dure un mois. J'ai choisi Aly King, guitariste et fondateur du premier groupe glam rock au Maroc « Hell's rockers », puis les autres membres ont suivi. Faï est le nom d'un petit village en France, dans les Alpes. C'est là où j'ai eu le déclic musical. Pourquoi avoir délaissé le groupe K'lma ? Parce qu'on n'avait pas la même vision artistique des choses. La complicité entre nous était forte mais c'était plus du fun que du sérieux entre nous. Les autres membres n'étaient pas prêts à se donner à fond. Comment décrivez-vous la combinaison rock et darija de votre nouveau groupe ? Notre musique est libre et hybride. Elle est faite de plusieurs styles et de plusieurs sonorités. Ma voix est un mélange de soul et de chant arabo-andalou. Quant aux paroles, on écrit selon les critères internationales du « song-writing » tout en les adaptant dans une darija accessible. On considère que la darija est une langue qui peut être chantée d'une manière poétique et plus approfondie. Comment arrivez-vous à jongler entre la musique et votre travail d'acteur ? Le chant est ma première passion. Je chantais petit quand j'étais en famille, et à douze ans je me suis produit pour le première fois sur scène lors de la Fête du Trône. Mes cours à l'ISADAC (institut supérieur des arts dramatiques et des métiers du cinéma, ndlr), à la base, étaient justement destinés à développer mes techniques de scène, et graduellement je me suis découvert des talents d'acteur. Je n'ai jamais pensé faire un acteur, et quand on me disait que j'étais très bon j'étais surpris. Mais l'actorat est une chose qu'on découvre par surprise Un talent hybride Fayçal Aziz chante et compose pour le groupe Faï, une formation rock qui a déjà douze concerts à son actif, et deux singles « Torkan Ou Zman » et « Sahran Ellil ». Acteur de théâtre et de télévision, il est aussi animateur radio et a fait un passage sur les ondes d'Aswat pendant un an, où il a animé l'émission « Summer evening » et « Hadith bila haraj ». Habitué des planches, il est acteur et coordinateur à Dabateatr, en l'occurrence « Lakhbar el Masrah ». Sur le net, il a collaboré avec Yek Tv, une web-télé marocaine dans l'émission « Webouled ». Il a récemment joué le rôle de Zakaria dans la série « Drôle de famille » sur France 3, aux côtés de l'actrice marocaine Fatim Zahra Lahouita et a également réalisé récemment la chorégraphie du film d'Othman Naciri « Echec et mat ». * Tweet * *