Adoptés par le Conseil de gouvernement, les cahiers des charges de l'audiovisuel public sont aux mains de la HACA. Le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi, en décrit les lignes directrices. Le ministre de la communication, Mustapha El Khalfi, estime nécessaire de ne pas en dévoiler la teneur des cahiers des charges tant que le projet est soumis à la Haute autorité de la communication audiovisuelle. « Le débat public autour des cahiers des charges de l'audiovisuel public a été bénéfique. A présent, c'est le soutien du gouvernement qui renforce le projet », déclare au Soir échos le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi. L'adoption des cahiers des charges par le Conseil de gouvernement, jeudi dernier, après leur révision par une Commission ministérielle promet un épilogue pour bientôt. Recommandations maintenues Les amendements apportés au projet, pour El Khalfi, sont d'une « grande pertinence » et suscitent « une réactivité positive du côté gouvernemental. « Il y a une grande assimilation des principes du projet. Nous avons fait un grand pas dans le processus de la réforme de l'audiovisuel public », affirme-t-il. Et par « assimilation », le ministre souligne que le gouvernement maintient et renforce les lignes directrices de la réforme : bonne gouvernance, transparence, pluralisme, diversité, compétitivité, équilibre et qualité sans oublier l'usage optimal des moyens disponibles. Pas de précision sur le contenu des amendements, El Khalfi estime nécessaire de ne pas en dévoiler la teneur tant que le projet est soumis à la Haute autorité de la communication audiovisuelle (HACA), une institution constitutionnelle indépendante. Dès que la HACA rendra sa copie, les cahiers des charges seront publiés au Bulletin officiel et le début d'une révolution audiovisuelle se mettra enfin en place. Autant qu'au premier pas, le dernier risque aussi de susciter des débats houleux. Un processus en trois étapes Au sein de la commission ministérielle chargée de la révision des cahiers des charges, El Khalfi a poursuivi son militantisme entamé, depuis quelques mois déjà. « J'ai été une des composantes du processus de réforme qui a été conduit en trois étapes : recueillir les recommandations des membres de la commission, effectuer une étude financière au niveau gouvernemental par les ministères de la Communication et de l'Economie et des finances, et une autre juridique menée par le secrétariat général du gouvernement et le ministère de la Communication », explique le ministre précisant que par étude juridique, il a été question d'adapter le contenu des cahiers des charges à la nouvelle Constitution. L'étude financière, elle, a abouti à une estimation qui est, selon le ministre, de 1,5 milliard de dirhams pour la SNRT et de 700 millions de dirhams pour 2M. La réforme devra restituer à l'audiovisuel la qualité qui fait défaut pour des raisons diverses. Mot-clé : qualité El Khalfi s'y est attardé longuement à la Chambre des représentants. Interrogé sur la mauvaise qualité des programmes du Ramadan, le ministre a soulevé quatre points faibles à l'origine. « Le premier réside dans le retard qu'accuse la réalisation de certaines émissions. Figurez-vous que des programmes sont diffusés au fur et à mesure du tournage ! Le scénario est, dans certains cas, inexistant », regrette-t-il, ajoutant que l'absence de la compétitivité a amplifié encore plus la situation. « La bonne gouvernance et la compétitivité contenues dans les cahiers des charges visent justement à mettre fin à cet état des lieux », tient-il à préciser. Désormais, tous les projets seront publiés sur un site web et étudiés par une commission pour leur validation. Et dans ce processus qualitatif, les ressources humaines sont les premières cibles. « Une formation d'écriture du scénario de six mois est au programme d'un partenariat avec le CCM », annonce le ministre, pour qui la créativité est l'unique moyen de redynamiser les programmes de la télévision publique. Pour cela, un partenariat avec les créateurs figure sur le processus dans lequel seul le téléspectateur sera juge. Radio Mohammed VI du Saint Coran, leader Un sondage le confirme, la radio Mohammed VI du Saint Coran est un réel leader dans le secteur audiovisuel. Le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi, s'en félicite affirmant qu'il s'agit d'un acquis pour le Maroc. Preuve en chiffre, c'est le Centre interprofessionnel de mesure d'audience radio (CIRAD) qui l'apporte en publiant les résultats d'audience de la radio pour la période de janvier à mars 2012. La Radio Mohammed VI du Saint Coran figure en tête des audiences avec 15,25%, soit 3,737 millions d'auditeurs, suivie par la radio Médi1 avec 15,07% (3,692 millions d'auditeurs), et Al Idaâ Al Watania avec 10,25% (2,512 millions). El Khalfi a tenu à le rappeler devant les députés affirmant ainsi que le Maroc disposent des compétences qu'il faut pour se positionner dans le paysage audiovisuel international. La commission de révision des cahiers de l'audiovisuels, présidée par Nabil Benabdallah, ministre de l'Habitat, de l'urbanisme et de la politique de la ville, se sont axés sur le renforcement de l'identité des différentes chaînes. * Tweet * *