L'Association 4 juin organise durant tout le mois de Ramadan des ftours collectifs sur le boulevard de Bordeaux à Casablanca. Mardi soir, Le Soir échos était présent lors de la rupture du jeûne. Sous une tente, des personnes attablées attendant l'heure de la rupture du jeûne. Nous sommes au boulevard de Bordeaux, à quelques encablures de l'ancienne médina. La route est épannée de bouchons qui se forment le long du marché de la Médina. C'est bientôt l'heure de la rupture du jeûne. Habillé d'un pantalon noir assorti d'un tee-shirt blanc, Abdellatif Zefrani, part à la boulangerie pour récupérer les 40 baguettes de pain. Il les met dans un grand panier puis les achemine dans une grande tente blanche ou ils les découpe en plusieurs morceaux. Cet homme, au visage jovial, est l'un des membres de l'Association 4 juin qui regroupe des habitants du boulevard de Bordeaux. Elle y organise des ftours collectifs depuis le début de Ramadan. Dispositif Tout l'arsenal culinaire est mis en place avant la rupture du jeûne. Deux tentes placées de part et d'autre du Boulevard et espacées d'environ 100 mètres, servent de cadre d'accueil. Elles sont équipées de trois ampoules, 60 chaises rouges et de huit tables en forme de cercles et sur lesquelles sont étalées des sachets imperméables. Les miches de pains gratuitement mis à leur disposition par le boulanger, sont soigneusement rangées par Mohamed Roumani, ancien douanier à la retraite. Son petit-frère Brahim, amène la soupe harira contenue dans un tonneau gris. Une table placée à l'entrée de la bâche, contient divers aliments : fromage, croissants, et dattes. Brahim et Abdellatif mettent la nourriture dans des sachets en plastiques qu'ils placent dans un carton. Pendant ce temps, Roumani dépose des gobelets, des bouteilles d'eau et des cuillères sur les tables. L'enceinte se remplit au fur et à mesure de l'approche de la rupture du jeûne. Si certaines personnes préfèrent rester sur place (60 quotidiennement environ dans chaque tente), d'autres emportent leurs sachets et la « harira » (50 environ). Des réserves de nourriture et de la soupe sont prévues pour les événtuels retardataires. Hormis l'Association, d'autres bénévoles, sous le couvert de l'anonymat, apportent aussi leur contribution. 9 ans de bénévolat Ces ftours collectifs ne datent pas d'aujourd'hui. L'Association sacrifie à la tradition depuis maintenant 9 ans. Sous couvert de l'anonymat, le président et principal bailleur de l'Association -selon certaines indiscrétions -, nous confie « Cela fait presque 9 ans que j'organise ces séances de rupture de jeûne collectives au Maroc. Je l'ai déjà fait durant 20 ans à Paris. C'est une occasion pour donner la nourriture aux personnes qui vivent dans des situations précaires. ». A la question de savoir la somme dépensée pour ces ftours, il déclare « je le fais pour Dieu donc je ne trouve pas opportun de dévoiler les montants alloués ». Fatigué des promesses non tenues des autorités, il s'est résolu à faire cavalier seul. « Nous comptons sur nos propres moyens pour l'organisation des ftours vu que les autorités tiennent des promesses qu'elles ont du mal à respecter», affirme-t-il. Activités annexes L'Association organise parallèlement des consultations médicales gratuites durant tout le mois sacré. Les opérations se déroulent à l'école Kindy sise sur le Boulevard de Bordeaux. Aussi, elle aménage des terrains de sport pour les jeunes de l'ancienne médina et d'autres actions sociales pour les populations du quartier. * Tweet * * *