L'événement de la semaine a incontestablement été la leçon infligée à l'équipe du Raja par celle de Barcelone. Même Miloudi qui ne s'y intéressait pas n'a pu se soustraire à ce spectacle de désolation. Même lhajja, son auguste mère s'y était mise, avançant ses commentaires et jugeant avec l'aplomb du connaisseur cette mascarade qui avait fait d'une équipe de seconde zone la risée de tous sur le plan national mais aussi, grâce à la magie de la technologie, auprès des 170 pays où le match avait été transmis par la fée télé. Miloudi se demandait ce qui avait pu se passer dans la tête des organisateurs. Pour lui, c'était comme si un petit boxeur amateur invitait le champion du monde, lui déroulait le tapis rouge et le gratifiait d'une somme astronomique pour… se faire mettre la tête au carré et repartir sur un brancard après un KO sans gloire. Lhajja, elle, résumait cette situation par une formule lapidaire, « willi, mais ils mangent du foin ou quoi ces joueurs? » les rangeant du même coup dans la catégorie des ânes, un pas que Miloudi ne franchira pas dans ces lignes malgré la tentation. Ne s'entrainent-ils donc pas ? Ne mangent-ils donc pas ? Si tout le monde s'attendait à ce qu'ils s'inclinent devant la meilleure équipe du moment, personne ne s'attendait à ce qu'il n'y ait pas de jeu du tout. Quant à l'attitude des spectateurs, c'était là un autre motif de désolation pour notre Miloudi national. Tout le monde semblait soutenir le Barça sans réserve, même quand le score atourné à la correction sans appel. Aucune compassion pour une équipe somme toute représentant le Maroc. Une chose est sûre, ce n'est pas ce genre d'exhibitions qui pourrait réconcilier Miloudi avec cette (in)-discipline qu'est le foot, n'en déplaise à tous les supporters du monde qui vocifèrent et régressent dès qu'ils sont à proximité d'un match ou d'un écran.