Faisant usage de technologies obsolètes pour la sauvegarde et la restauration de leurs données, les entreprises marocaines n'évaluent pas encore l'importance de l'information. « L'Enquête 2012 sur la récupération des données après un sinistre » a été commandée par EMC Corporation etconduite par Vanson Bourne. Les entreprises marocaines font encore usage, aujourd'hui, de technologies obsolètes et inadaptées dans la sauvegarde et la reprise des données informatiques. C'est ce qu'ont révélé les résultats de « l'Enquête 2012 sur la récupération des données après un sinistre sur le Moyen-Orient, Turquie et Maroc» commandée par EMC Corporation et conduite par Vanson Bourne, un cabinet spécialisé dans la recherche. Cette étude a révélé que 99% des entreprises au Maroc ne sont pas certaines de pouvoir récupérer complètement leurs systèmes ou leurs données après sinistre. 90% de ces organisations ont déjà subi une perte de données ou des interruptions de systèmes au cours des douze derniers mois. Des impacts de taille Ces résultats mettent en évidence la nécessité de moderniser les technologies de sauvegarde obsolètes et inadaptées à la croissance actuelle des volumes de données et aux attentes quant à leur disponibilité d'autant que la majorité (71%) des entreprises marocaines cite la défaillance matérielle comme cause principale de perte de donnée. « La sauvegarde et la restauration est l'un des aspects les plus importants des opérations d'une entreprise, mais il est trop souvent négligé », a commenté à cet égard, Fady Richmany, directeur éégional pour l'Afrique émergente, le Liban Zain Global-EMC. L'importance de la sauvegarde et la restauration est surtout perceptible au regard des impacts que peuvent avoir les arrêts des systèmes sur les entreprises. Selon l'étude d'EMC, L'impact majeur pour les entreprises marocaines a été principalement la perte de productivité des employés (44% des entreprises sondées). Les défaillances des systèmes ont entraîné en moyenne près de deux journées de travail perdues pour chacune des entreprises ayant répondu à l'enquête. « Basé sur une moyenne de 8 heures de travail par jour, cela équivaut à 32.000 heures de travail perdues pour une entreprise comptant environ 2.000 employés », souligne l'enquête. L'assurance, une occasion manquée En outre, chaque organisation a perdu en moyenne 133 Go de données au cours d'une période de 12 mois. « Etant donné qu'un mégaoctet de donnée équivaut à la taille d'environ 25 mails, la perte de 133 Go de données équivaudrait à perdre 3.325 millions d'emails », précise l'enquête d'EMC. Il est ainsi clair que les entreprises marocaines « doivent être certaines d'avoir les bons systèmes en place pour réagir rapidement et s'assurer que leurs opérations ne seront pas affectée pour longtemps », souligne Fady Richmany. Par ailleurs, il apparaît dans l'étude que les entreprises ne profitent guère des primes d'assurance avantageuses qu'un plan anti-sinistre complet peut engendrer. 25% des organisations se voient offrir une réduction des primes par leur assureur en fonction de la résistance de leur système de sauvegarde informatique et de leur stratégie de récupération en cas de sinistre. Toutefois, 57% des organisations interrogées ne savaient pas que leur assureur offrait ces réductions de primes, ou elles n'en avaient jamais tenu compte. Ce qui souligne une occasion manquée pour de nombreuses entreprises. Entretien express Mounir Soussi, Directeur Régional Afrique Francophone chez EMC Qu'est ce qu'un sinistre pour une entreprise ? Le sinistre est toute menace qui touche à l'information. Aujourd'hui, avec l'explosion d'internet, l'information est devenue très importante au sein des entreprises. C'est une ressource génératrice de revenus. Chez EMC, nous définissons un sinistre comme étant toute menace qui touche à cette information pouvant avoir un impact direct ou indict sur l'entreprise. L'impact direct concerne la perte financière pouvant être engendrée pour des organismes tels que les banques ou les entreprises télécoms. Pour l'impact indirect, il s'agit de l'insatisfaction des clients et la perte de leur confiance. D'après les résultats de l'étude, il apparaît que les entreprises ont besoin d'être sensibilisées sur les perturbations qui peuvent être causées par des défaillances de tous les jours ainsi que par des actes malveillants et des catastrophes à grandes échelles.