Le Central du Complexe Al Amal était en liesse mardi en début d'après-midi. Cette ambiance rappelle celle vécue par ce même public lorsque les trois mousquetaires faisaient vibrer tout un stade. Il est vrai que depuis leur retraite, pas un seul Marocain n'a dépassé le premier tour, et cela se faisait sentir. Sans Younes El Aynaoui, Hicham Arazi et Karim Alami, le tennis national était devenu orphelin et les foules hésitaient à venir au Grand Prix Hassan II. Il aura fallu une sacré dose de publicité et une présence de grands noms du tennis mondial pour sauver cette compétition. Il faut dire que la liste d'attente des pays qui souhaitent organiser un évènement d'une telle envergure est bien longue à commencer par l'Afrique du Sud. Mardi donc, c'est Réda El Amrani qui nous a mis, du baume au cœur et quelque part réparé un tort. Mardi, il a allié l'art et la manière en suppléant héroïquement un adversaire mieux classé que lui, créant ainsi une énorme surprise. En effet, on ne donnait pas cher de la peau du Marocain qui s'est sérieusement blessé lors du troisième set, alors que le score était de quatre partout. Voulant renvoyer une balle sur la ligne, Réda a fait une chute qui lui a provoqué des crampes. «C'est vrai que j'avais énormément d'appréhension avant la rencontre», avoue Réda El Amrani lors de la conférence de presse. «Je savais que ce serait difficile et de surcroît face à un adversaire plus expérimenté et mieux classé que moi. C'était une pression terrible à gérer et mentalement ce n'était pas évident. Cette blessure a provoqué une crampe qui est, en fait, un stress musculaire». Malgré ce handicap, le Marocain a su résister, la tête haute, renvoyant toutes les balles en faisant douter son adversaire qui n'oubliera pas de sitôt cette force de caractère de Réda El Amrani, si fatale. Le Marocain a enchaîné en gérant au mieux chacun des points jusqu'à la dernière balle du tie-break final. Ovationné par le public, le N°1 national a montré que tout était possible dès lors que le soutien est là car le mental ne peut que suivre. «Je suis vraiment très content de cette victoire, surtout que je suis le premier Marocain à dépasser le premier tour dans cette compétition depuis la retraite des trois mousquetaires», explique t-il. «J'ai réussi à contenir ma peur, mon appréhension et le stress. J'aurai encore le temps de me reposer et me préparer pour la prochaine rencontre de jeudi. Je vais également jouer le double avec Rabie Chaki. Donc au niveau de ma santé, je n'ai pas de problème même si j'ai terminé la partie sur une seule jambe». «Je suis vraiment très content de cette victoire, surtout que je suis le premier Marocain à dépasser le premier tour dans cette compétition depuis la retraite des trois mousquetaires». Jeudi donc, notre héros retrouvera sur son chemin le Tchèque Jan Hajek, un dur à cuire, qui a battu mardi l'Allemand Simon Greul, autre habitué du Grand Prix Hassan II. Le prochain adversaire d'El Amrani, le Tchèque Hajec qui fait partie du Top 100, a amélioré dernièrement son classement après avoir sorti trois challengers. En revanche, il n'a disputé qu'un seul tournoi de l'ATP-Tour, celui de Vienne au mois d'octobre dernier. Il est parvenu au second tour dans la capitale autrichienne après avoir battu l'Italien Seppi mais a succombé face au Français Gaël Monfils. C'est un redoutable joueur de terre battue dont devra se méfier notre ultime représentant. Sur ce même Central, on s'attendait à un meilleur résultat de l'autre Marocain Mehdi Ziadi face à un joueur issu du tableau des «qualifs», en l'occurrence le Finlandais Jarkko Nieminen, récent vainqueur du Challenger de Marrakech doté de 100.000$. Mais le Marocain, qui a bénéficié d'une wild card, a été laminé en deux sets (6-1/6-1). «Ce n'est jamais facile d'affronter un joueur qui sort des qualifs, explique Aberrahim Moundir, l'ex-capitaine de la Coupe Davis, car la motivation de ce dernier est plus forte. Mehdi Ziadi, qui reste un bon espoir, a craqué facilement et a commis plus de fautes que son adversaire. C'est dommage pour lui». Lors de cette même journée, l'armada des Français présents dans ce tournoi ont chanté le cocorico de circonstance en remportant tous leurs matches. Si l'on excepte Paul- Henri Mathieu, détenteur du titre en 2007 et qui a également bénéficié d'une invitation, éliminé lundi au premier tour face à l'Espagnol Oscar Hernandez, les autres ont brillamment obtenu leur ticket pour le second tour. Arnaud Clément, Richard Gasquet, Florent Serra et Stephane Robert ont survolé leurs rencontres et il est certain qu'on retrouvera au moins un tricolore en quart de finale après la rencontre qui a opposé hier ces deux derniers joueurs. On retiendra également les victoires au 2e tour de l'Italien Potito Starace, du Kazakh Andrey Golubev, du Slovène Martin Clizan et de l'Espagnol Marcel Granollers. Après l'entrée en lice mercredi des autres têtes de série comme l'Espagnol Guillermo Garcia- Lopez n°2 et le Hongrois Lukacz Kubot n°4, c'est au tour du n°1, le Suisse Stanislas Wawrinka et du Roumain Victor Hanescu n°3 de faire acte de présence sur le Central du complexe Al Amal. Le programme d'aujourd'hui Wawrinka Stanislas (SUI)•Martin Clizan (SVK) Réda El Amrani (MAR) • Jan Hajek (CZE) Lukasz Kubot (POL)•Arnaud Clément(FRA) Richard Gasquet (FRA)•Andrey Colubev ( KAZ) Jarkko Nieminen (FIN) •Victor Hanescu (ROU).