« Héritage expo » est un collectif de photographes, qui mettent en lumière jusqu'au 5 octobre prochain au Tahiti beach, leurs regards croisés entre le Maroc et la France. Eclairage. Abderrahmane Doukkane (à gauche) et Ali Chrabi (à droite) font partie de ce collectif d'artistes qui explore l'évidence et l'insondable, en citoyens du monde, arpentant le Maroc et la France avec un regard neuf, dénué de préjugés afin d'en révéler la diversité. Ali Chraïbi, Mustafa Meskine, Abderrahmane Doukkane et Brahim Benkirane, incarnent la toute puissance de la photographie marocaine, et de son expression au détour des venelles casablancaises, marrakchies et des rues pavées parisiennes. Ce collectif d'artistes n'a cessé de sillonner l'immensité des espaces, saisissant au passage, un regard marquant, l'éclat d'une lumière crue, le rayonnement de la vie de ses contemporains. Toujours à l'affût d'humanité avivée, ce quatuor explore l'évidence et l'insondable, en citoyens du monde, arpentant le Maroc et la France avec un regard neuf, dénué de préjugés afin d'en révéler la diversité. Souci du détail et de la forme, paysage lunaire, enfance à fleur de sourire, disque solaire rougeoyant se fondant au couchant, l'exposition Héritage est le fruit des contours culturels se profilant entre deux rives.Qui mieux que Mustafa Meskine, journaliste et artiste photographe publié et exposé dans le Monde, pouvait poser un œil, empreint de vérité sur la rumeur du monde ambiante et les visages qui la représentent ? S'il flirte avec le réel, depuis plusieurs décennies, il débute sa formation en 1991 au ministère de la Jeunesse et a été complétée par de nombreux stages de photographies en 2005 puis en 2007 et 2009 à New-York (stages organisés par le National Geografic Society entre autres). Exposé de part et autre du globe ( Maroc, Liban, Qatar, USA, Pays-Bas, Angleterre, Allemagne), Mustafa Meskine a de plus, été récompensé par une pluie de prix : une douzaine, dont le 2ème Prix du concours national de la photographie artistique organisé par le magazine News Photo et AGFA à Casablanca en 2004, le Grand prix de la Nationale Geographic Society USA en 2008 ou encore le Trophée d'or au 7ème Festival Arab Union Of Photographer EU en Allemagne en 2010. Casa, ville lumière Pour Abderrahmane Doukkane, également photographe et reporter, le souvenir incessant de la ville blanche alimente sans cesse son art : « Casablanca,cette ville que je connais par cœur, que j'ai parcouru, enfant et que j'essaye de décoder à l'âge adulte », confie-t-il. Doté d'un imaginaire créatif et vagabond, ce photographe s'inspire de son environnement diffus, source brut de ces travaux. Fragments portés , ses œuvres photographiques se veulent une métaphore de la nature à l'état brut. Il s'agit d'une écriture qui se traduit selon une infinité de traces et d' impressions. Elles prennent le caractère d'une œuvre plastique, d'une trace purement symbolique dont le thème focal est les effets et les empreintes de l'eau sur les choses naturelles en l'occurrence les racines et les troncs des arbres, les pierres rocheuses et le sol argileux. « Les origines sont pour moi un avantage commun qu'ont les humains pour se rapprocher mais aussi pour partager », précise Abderrahmane Doukkane. Quant à Brahim Benkirane, participant également,t à cette aventure dédiée au 8e art, il a passé la moitié de sa vie à Paris et l'autre à Casablanca et se définit comme un passeur entre les cultures, tant au niveau personnel que professionnel. Ses études d'ingénieur et de design, puis de socio-psychologie et de coaching managérial le conduisent de la technique aux sciences humaines et une nouvelle ambition prend forme : découvrir l'Autre, le comprendre, témoigner de sa beauté. Un regard ouvert sur le monde qu'il exprime avec une rare sensibilité de la photographie en noir et blanc. Enfin, Ali Chraïbi s'attache à révéler « l'art qui ne peut être que le fruit d'une expression personnelle ». «Sa méthode suit son instinct, ainsi, il s'adonne à la photographie en se laisser guider par ses émotions, il ne souhaite pas faire passer un message mais partager sa sensibilité ». Les séries de ce collectif sont un voyage oscillant entre nature et culture, des images et des personnages de premier plan. BIO EXPRESS Mustafa Meskine est aujourd'hui aussi professeur de photographie à l'Ecole supérieur ArtCom Rabat, possesseur de carte d'artiste du ministère de la Culture et membre de diverses associations artistiques au Maroc et en Angleterre. Ali Chraïbi est né en 1965 à Marrakech. Il débute la photographie sur le tard, en novembre 1995, après une initiation à l'Institut français de Marrakech. Deux années plus tard, il participe à sa première exposition collective à Marrakech, où il est remarqué, et sélectionné pour exposer à la première édition du festival Photo España 1998 à Madrid. Brahim Benkirane débute en 1992 lorsqu'il réalise ses propares tirages. De retour d'un voyage en Asie centrale il réalise en 1994 à Paris sa première exposition, Abderrahmane Doukkane vit et travaille à Casablanca. Il rencontre en 2008 à Casablanca son maître et ami, le photographe italien Hassan Badreddine * Tweet * * *