Depuis l'année dernière, la tendance baissière des taux de crédits bancaires n'est plus qu'un lointain souvenir pour la clientèle des institutions financières de la place. Le coût de l'argent ne fait, en effet, que se renchérir et à un rythme de plus en plus rapide. C'est ce que confirme le dernier recueil des taux débiteurs, au titre du quatrième trimestre 2009, appliqués par les banques, que publie trimestriellement Bank Al-Maghrib. En effet, le taux global de la place est passé de 6,53% à fin septembre 2009 à 6,63%, trois mois après, soit une augmentation de 10 points de base (0,1 point de pourcentage). Entre les deuxième et troisième trimestres de la même année, l'augmentation s'est limitée à un point de base. C'est le moment ou jamais pour les entreprises de présenter les business plans de leurs projets aux banquiers. Dans le détail, le rythme de renchérissement le plus rapide est constaté au niveau des crédits immobiliers. En effet, les tarifs sont passés de 5,61% à 6,29% en un trimestre. Pourtant, ils avaient baissé de 14 points de base trois mois auparavant. Une augmentation que les prêteurs expliquent par le renchérissement des taux de financement sur le marché interbancaire. Le patron de Wafa Immobilier, Noureddine Cherkani avait bien déclaré sur nos colonnes que «quand on se finance à 3 ou 4%, les taux ne peuvent être qu'à ce niveau». En parallèle, les clients parlent de plus de difficulté à obtenir des financements pour leur logement. Ce qui signifie un relèvement du coût du risque chez les banques. L'attitude des banques semble en décalage avec la volonté de l'Etat d'encourager l'accès à la propriété. Au moment ou les crédits immobiliers deviennent plus chers, les taux appliqués aux crédits de trésorerie et à l'équipement se réduisent. Sur un semestre, le tarif appliqué à la première catégorie passe de 6,65 à 6,58% alors que celui de la seconde se réduit de 50 points de base pour se limiter à 6,97% au lieu de 7,46%. C'est le moment ou jamais pour les entreprises de présenter les business plans de leurs projets aux banquiers. Encore faut-il que ces derniers n'exigent pas les conditions draconiennes de garantie. A noter que ces deux catégories de crédits avaient connu des hausses notables entre le deuxième et le troisième trimestre 2009. A noter enfin que le taux de crédit à la consommation se renchérit de 8 points de base en passant de 7,22 à 7,3%.