Le programme régional « Gestion Intégrée Durable des ressources en Eau (SWIM) », financé par l'Union européenne, vient d'intégrer les médias dans son processus de mise en œuvre. La première prise de contact s'est faite lundi dernier lors d'un atelier d'information destiné à des journalistes. [atelier] Vue d'ensemble de la salle où a été organisé l'Atelier d'information destiné aux journalistes. Sensibiliser à la nécessité de préserver l'environnement est devenu la spécialité de toutes les entités, publiques ou privées, qui œuvrent dans ce domaine. Même si malgré ces efforts, les mauvaises habitudes du citoyen et des entreprises vis-à-vis de l'environnement s'avèrent difficiles à modifier à court et moyen termes. Pour accélérer cette prise de conscience, l'Union européenne a souhaité, dans le cadre de son programme SWIM (Gestion Intégrée Durable des ressources en Eau), inscrire les médias sur la liste de ceux qui peuvent changer la donne. Journalistes de tous bords [Hassane-Belguenani] Hassane Belguenani, chargé du programme Eau et assainissement à la délégation de l'Union européenne, et Zouhour Himmich, experte en médias et dissémination pour le programme SWIM. C'est dans cette optique qu'a été organisé, lundi dernier à Rabat, un atelier d'information auquel ont pris part une dizaine de journalistes de tous bords médiatiques : radio, TV, presse écrite, presse électronique. Pour rappel, le programme SWIM-SM est un projet régional lancé en janvier 2011, visant, tel que l'indique l'UE, à « promouvoir la diffusion large des politiques de gestion durable de l'eau et des bonnes pratiques dans la région ». Et parmi les groupes cibles du projet figurent les médias. « Nous avons déjà organisé deux ateliers de ce type en Jordanie et au Liban, et nous comptons en organiser d'autres à l'attention des journalistes dans les autres pays concernés par le programme SWIM », explique Charbel Rizk, expert principal environnement du programme SWIM. Des problématiques de plus en plus traitées Au quotidien, on remarque que les articles et émissions de télévision et de radio traitant de problématiques liées à l'environnement voient leur nombre augmenter. Ils demeurent cependant des rendez-vous répétés à une fréquence peu élevée. Même si peu à peu, ces sujets sont proposés aux lecteurs, auditeurs, téléspectateurs et internautes même en dehors de grands évènements tels que les journées mondiales. « Les journalistes sont de plus en plus nombreux à s'intéresser à la problématique de l'eau, de l'environnement et du développement durable », remarque dans ce sens Abdelkader Benomar, directeur de la recherche et de planification de l'eau au secrétariat d'Etat chargé de l'eau et de l'environnement, et point focal du projet SWIM. « Nous sommes d'ailleurs ouverts pour travailler avec les médias, et nous sommes disposés nous aussi à organiser des ateliers d'information de ce type». L'appel est lancé ! La mobilisation des médias, parcelle entre décideurs et citoyens, est donc essentielle. Même si pour Abdelkader Benomar, « La sensibilisation seule ne suffit pas. Il faut utiliser la carotte et le bâton. » A l'issue de cette première rencontre initiée dans le cadre de SWIM, un cercle de journalistes méditerranéens verra le jour. Il réunira des acteurs médiatiques opérant dans les neuf pays concernés par le programme, que sont l'Algérie, l'Egypte, Israël, la Jordanie, le Liban, la Libye, le Maroc, les territoires Palestiniens occupés, la Syrie et la Tunisie. Pour permettre l'échange entre ces journalistes, mais aussi avec des experts, un portail internet sera mis à leur disposition et contiendra tous les éléments en lien avec le programme SWIM, mais aussi avec les questions liées à la gestion des ressources en eau dans leur ensemble. Ils ont dit : Hassane Belguenani, chargé de programmes Eau et Assainissement à la délégation de l'Union européenne au Maroc La coopération Maroc-UE a toujours accordé une priorité au secteur de l'eau. Le Maroc s'est doté très tôt d'un code de l'eau qu'est la loi 10-95, mais qui trouve du mal à s'opérationnaliser. Actuellement, l'UE soutient fortement le programme national d'assainissement. Le secteur de l'eau a une spécificité, c'est qu'il bénéficie pratiquement de la palette entière des instruments financiers de l'UE. Actuellement, le programme national d'assainissement est soutenu par un montant de 90 millions d'euros. Ils sont mis en œuvre à travers des instruments diversifiés. Abdelkader Benomar, directeur de la recherche et deplanification de l'eau au secrétariat d'Etat chargé de l'eau et de l'environnement Le Maroc est un pays pauvre en eau. Dans la région MENA, mis à part le Liban, tous les pays enregistrent des quotes-parts du volume d'eau par habitant assez basses. Au Maroc, il est de 700 mètres cubes par jour et par habitant. Nos ressources en eau sont de plus en plus surexploitées. D'ici 2030, nous aurons une grande dégradation de ces ressources. La quote-part passera à 500 mètres cubes par an et par habitant. Soit l'un des ratios les plus bas du monde !