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Jean Zaganiaris : « Il faut parler de sexualité ! » | Le Soir-echos
Publié dans Le Soir Echos le 08 - 06 - 2012

Le samedi 9 juin, place à la sexualité ! Ce sont plus précisément les enjeux de la sexualité dans les champs culturels et littéraires marocains qui seront débattus lors d'un colloque organisé au sein de la Bibliothèque nationale du Royaume (BNRM). Le Soir échos a évoqué le sujet avec Jean Zaganiaris, l'un des organisateurs du colloque à côté de Abdellah Baïda.
[jean-Zaganiaris]
Pour Jean Zaganiaris, certains discours voudraient faire reculer l'expression de la sexualité.
Jean Zaganiaris est politologue, enseignant-chercheur au CERAM/EGE (Ecole de gouvernance et d'économie de Rabat). Après avoir effectué un ensemble de recherches en théorie politique et en sociologie politique, il travaille actuellement sur les rapports sociaux de genres.
Comment est née l'idée d'organiser un tel colloque ?
L'idée est née d'une rencontre avec Abdellah Baïda, qui travaille également sur des questions avoisinantes, puisqu'il a écrit notamment un ouvrage sur Mohamed Leftah. Il a tenu à ce que l'on retire le terme « politique », pour parler des enjeux de la sexualité dans les champs culturels et littéraires.
Parler de sexualité, est-ce un acte politique ?
Oui et non. Il est vrai que certains discours du Parti de la justice et du développement peuvent être gênants. Cet appel au retour à l'ordre moral, et le fait qu'on évoque l'identité pure, ou encore l'art propre. À un moment, il faut parler de la sexualité ! Il ne s'agit pas de la rendre taboue. Il s'agit juste de dire que cette sexualité existe au Maroc.
Dans ce colloque, on souhaite montrer que dans le Maroc, quoi qu'en disent certains discours moralisateurs et théocratiques, la sexualité est là.
Elle est présente dans la littérature, dans les discours que tiennent les écrivains, ou encore au cinéma.
Y'a-t-il une évolution dans la représentation de la sexualité au Maroc ?
Je ne parlerais pas d'évolution. Je dirais qu'aujourd'hui, certains discours voudraient faire reculer cette expression de la sexualité. Ils sont plus virulents. C'est une volonté, parfois à tendance majoritaire, qui remet sur le devant de la scène les tabous et la pudeur.
C'est ce qui encourage une minorité composée d'intellectuels à s'exprimer ?
Cette minorité a des variables sociologiques bien précises. Dans les champs politique et social, on observe un retour à l'ordre moral, et pas uniquement au Maroc. Alors que dans le champ littéraire, c'est tout l'inverse ! Les écrivains se battent pour les libertés sexuelles, ils évoquent la beauté du corps et le plaisir de l'acte sexuel.
Est-ce le rôle de l'art que de contrecarrer les idées moralisatrices ?
Ce n'est peut-être pas le rôle de l'art, mais c'est le rôle que certains artistes attribuent à l'art. Tout artiste n'est pas forcément engagé dans la défense des libertés sexuelles. Mais certains le sont. Et le but du colloque et de mettre ceux-ci en avant. Certains intellectuels pensent effectivement que c'est leur rôle, dans un contexte de retour à un ordre moral, de rappeler que la société est beaucoup plus ambivalente et plus complexe qu'il n'y paraît. C'est un peu cela notre objectif dans le colloque. Dire qu'une ambivalence existe ! Et non seulement qu'elle existe, mais que ce sont des Marocains qui en parlent. Ce n'est pas simplement quelque chose qui vient de l'étranger. Il ne s'agit pas d'un complot venu de l'Occident. Ce sont des bêtises que de dire cela ! Ce sont des Marocains qui parlent de sexualité, qui la montrent et qui la peignent.
Sur quoi espérez-vous que ce colloque aboutisse ?
On espère que ceci ouvrira des débats au sein de la société. À un moment, je pense que dès qu'il n'y a plus de pluralisme dans la société, et que l'on n'entend qu'un seul son de cloche, on se trouve face à une société à la Georges Orwell dans son ouvrage « 1984 ». La sexualité existe, mais elle y est bannie et réprimée. Or une société qui réprime la sexualité est une société totalitaire. Après, il ne s'agit pas de dire que l'on autorise tout. Nous sommes contre des abominations comme la pédophilie. Nous ne sommes pas relativistes ! Mais une fois qu'il y a des garde-fous éthiques dans la société, il y a aussi la liberté. Une liberté précieuse ! Ne pas débattre sur les libertés sexuelles serait grave. Et en parler ne revient pas à faire injure aux valeurs du pays, et en particulier au référentiel religieux.
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